La première
fois que l'on parla d'Ostwald ce fut sous le nom de Wicheresheim en l'an 884.
Entre le XVIII ème
et le XIV ème siècle, il y eut plusieurs variantes.
Puis, jusqu'à la
fin du XVIII ème siècle, on employa Illewicheresheim (avec à nouveau
des variantes).
Ce n'est qu'en 1800
que le Maréchal de Brouille donna le nom d'Ostwald à la commune.
Préhistoire
Moyen-Âge
Guerre
de 30 ans
Révolution
Années
1800
Guerre
de 1870
Première
guerre mondiale
Entre
deux guerres
Deuxième
guerre mondiale
Après-guerre
La Préhistoire
On ne sait pas grand chose sur notre ville à cette époque. Mais des fouilles ont permis de retrouver des objets datant du Néolithique et du Paléolithique. Ce qui nous permet d'affirmer qu'un village d'hommes préhistoriques a existé !
Le Moyen-Âge
Au début, il y avait le château de Wichersheim
(d'où le nom) qui abritait les serfs du village. Ce n'est qu'à la chute du château,
que les serfs se seraient construits des cabanes, huttes… Au début, on ne parlait
pas de village, mais du Burg Wicheresheim. Comme le Burg n'appartenait à personne,
les puissants ne se sont pas privés de l'utiliser comme monnaie d'échange (1246
à 1418). Ce n'est que le traité de 1418 qui a fixé le sort de Wicheresheim :
son appartenance à la ville de Strasbourg.
En 1559 fut créée la première salle de classe.
La guerre de 30 ans
La guerre de 30 ans est une guerre qui va opposer tous les catholiques et protestants d'Europe. Le général Mansfeld servira les protestants : il saccage églises et couvents, pille et brûle les villages catholiques. Ostwald ne sera pas épargné par ces saccages. Après la guerre, on dénombrera beaucoup de morts, de villages détruits, de terres non cultivables… Et pour les survivants, c'est un travail immense et sans merci pour sauver le peu de terres cultivables qui leur reste, pour remettre tout en ordre et pour pouvoir revivre comme avant.
Illewichersheim n'est pas trop concerné par la
Révolution. Tout ce que le village demande, c'est son indépendance. Il y aura
juste une grosse frayeur durant la période de la Terreur, car Ostwald est un
village à tendance catholique. Illewichersheim-Sankt Ostwald est devenu Ostwald,
ce qui a enlevé son appartenance à la religion catholique.
La Révolution est bien finie, la population veut à présent la paix, elle est
déçue car cette période n'a rien changé pour elle.
Enfin, de 1789 au 6 mai 1839, de procès en procès contre la mairie de Strasbourg
pour gagner le moindre lopin de terre, Ostwald gagne petit à petit ce que la
population voulait tant : son indépendance (voir 1418) grâce à l'obstination
du maire Xavier KAUFFMANN.
Après une grande famine durant l'hiver 1786-1787
(seul 558 survivants) le village s'agrandit. En 1801 : 623 habitants et en 1861
: 909 habitants. Des terrains sont acquis pour la reconstruction de l'église
(entre autre) qui était en zone inondable (1847-1848) et aussi pour la première
école de garçons en 1856. Ostwald possède aussi de nombreux terrains agricoles.
Le maire de Strasbourg voyant le nombre de mendiants augmenter dans sa ville,
engage des procès pour obtenir ces terres. Finalement un projet entre les deux
villes est lancé le 23 décembre 1839 : la Colonie Agricole d'Ostwald. La colonie
est entretenue par environ 32 personnes (anciens mendiants). Ils s'occupent
de tout : des champs, des animaux… L'entrée de la colonie se situe à l'angle
des rues de Geispolsheim et des Vosges, elle est toujours visible de nos jours
grâce à une colonne datant du XIX siècle. Le directeur de la colonie était monsieur
Guimas, il y travailla une vingtaine d'années. Il réussi à transformer un terrain
improductif en domaine important, propre à la grande culture. Guimas s'était
grandement consacré à ce projet, mais après les événements de
1870, il doit renoncer à la colonie. Il se retira à Richelieu et y mourut le
19 octobre 1905, à l'âge de 82 ans. Finalement, la colonie devint une maison
de correction : Mettray. Rapidement les enfants passèrent de 20 à 60. Chaque
groupe était encadré par deux personnes. Les récompenses attribuées sont graduées
en fonction des efforts et de la confiance. Quelques récompenses : avoir plus
de tâches de confiance ; recevoir des objets (de petite valeur) ; recevoir de
l'argent ; obtenir la permission de dépenser leur argent dans l'achat d'un objet.
Mais il y a aussi les punitions graduées en fonction de la faute : retenue pendant
la récréation ; retrait de certain emplois de confiance ; le pain sec ; retenue
dans une cellule (claire ou sombre) avec parfois de l'eau et du pain sec. Leur
emploi du temps était aussi très chargé. Le dimanche : une heure de nettoyage
général (les habits, la maison, les outils…) puis deux heures à la messe, réunion
générale du directeur et personnel (punitions et récompenses), 1h30 de récréation.
Exercices d'évolution militaire, manoeuvre avec les pompes à incendies. Après-midi
: promenade militaire dans la campagne. Soir : 1 heure d'instruction morale
(lecture, notion d'entraide, de dévouement et de courage).
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La guerre a eu lieu sous Napoléon III. Les uniformes
allemands arrivèrent le 15 août 1870 (Assomption) au soir. Le curé dans
sa messe avait recommandé aux Ostwaldois d'adopter un comportement serein. C'est
pour cette raison que chaque famille accueillit un, voir deux soldats allemands
selon ses moyens. L'école devint un hôpital militaire allemand. L'armée française
fut vaincue, mais Strasbourg aura résisté du 19 août au 28 septembre. Le 18
janvier 1871, à Versailles, Guillaume Ier se proclama Empereur des Allemands.
Le 10 mai 1871, L'Alsace-Lorraine devient allemande. Ostwald est à présent sous
l'annexion allemande et se situe dans le Bezirk Unter-Elsass, la plupart des
personnes sont indifférentes. Lors d'une visite à Strasbourg pour voir les forts
en construction, Guillaume Ier a fait un petit détour à Ostwald (la photo de
l'événement aura longtemps été accrochée à la mairie). A partir de 1872, de
nombreuses familles furent dispersées à cause :
- du service militaire devenu obligatoire en Allemagne ;
- des personnes obligées de partir travailler de l'autre
côté du Rhin.
Le premier août, les Allemands affichent l'ordre
de mobilisation : les hommes nés entre 1869 et 1897 sont incorporés dans l'armée
(220000 soldats dont 8000 volontaires) certains alsaciens fuient pour éviter
l'uniforme allemand. Le 15 août, il y a dans le village 2000 soldats. Dès le
début de l'automne, une douzaine de familles pleurent déjà un fils, un mari
disparu. Tout devient plus dur, les militaires suspendent les libertés, réquisitionnent
les produits alimentaires, les chevaux, les machines. Le rationnement est instauré,
le marché noir se développe. On ne mange plus tous les jours à sa faim. Les
enfants des écoles récupèrent de vieux papiers pour pouvoir envoyer des colis
aux soldats. Nous sommes arrivés à un tel point de pénurie que le 27 mai 1917,
les cloches de l'église sonnèrent pour la dernière fois. Elles seront envoyées
à Francfort pour les faire fondre. Seule la plus petite reste en place pour
pouvoir appeler les fidèles aux offices. Le 22 novembre 1918, les Poilus arrivent
à Strasbourg, l'allégresse est générale, mais 34 Ostwaldois sont morts, souvent
sous l'uniforme allemand. A ce moment, l'Alsace-Lorraine est encore allemande,
mais occupée par les Français. Ostwald retrouve sa patrie d'origine le 28 juin
1919 par le traité de Versailles.
Le premier monument aux morts d'Ostwald a été inauguré le 26 avril 1925, en face du cimetière et à côté de l'arbre de la liberté planté en 1848 (il y en eut encore un autre sous le nazisme et maintenant le notre). Après la guerre, Ostwald connu un grand essor démographique : en 1921, la population a augmenté de 69,3% soit plus 1080 habitants ce qui donne au total 1557 habitants ; en 1931 on arrive à 2637 habitants ! A cause de ça, Ostwald connaîtra le temps des pavillons, de 1932 à 1960. La mairie pensa enfin au problème des transports car plus de la moitié des habitants travaillaient à Strasbourg. Il faudra attendre 1931 pour voir le tout premier bus : Ostwald-Strasbourg !
Au début, Ostwald n'est pas occupé, mais plusieurs centaines d'habitants préfèrent s'éloigner de Strasbourg pour plus de sécurité. Vers 1940, l'Alsace est en piteuse état. Les soldats français ne voulant pas laisser les entreprises (comme le moulin et l'usine d'Illkirch) qui sont presque totalement en ruines, les routes, les chemins de fer sont détruits et la plupart des lignes téléphoniques sont coupées. Les noms se germanises : Jean devient Hanz, Charles devient Karl. Le 25 septembre 1944 sans que rien ne laisse pressentir quelque chose, à 11h34, Ostwald a subi un grave bombardement américain ce qui l'a détruit dans sa quasi-totalité. Le 23 novembre 1944 Ostwald est libéré des allemands, mais une menace pèse toujours. Printemps 1945, la fin de la guerre, selon le curé de l'époque, les nouvelles cloches d'Ostwald auraient été les premières à sonner !
L'après 45 est synonyme de reconstruction à Ostwald,
comme partout. La mairie en profite alors pour construire d'une part des logements
à louer et d'autre part des logements à acheter pour que l'on connaisse en partie
la ville que l'on connaît aujourd'hui !