Au Japon le 1er octobre est la journée du café
Auteurs
Balzac en buvait jusqu'à trente tasses de café
par jour. Il consacra une étude approfondie au café
et à ses effets sur l'homme : " Le café est
un torrifiant intérieur ". Personne d'autre que lui
n'achetait son café ou ne procéder à son
mélange. (Traité des excitants modernes, Eugénie
Grandet, Ursule Mirouet)
Goldoni, aussi estimé en Italie que le fut Molière en France, était vénitien et donc imprégné de la culture caféière qui fleurit en cette ville au 18ème siècle. Il écrivit une pièce de théâtre "Bottega del Caffé", reflet ironique des moeurs de l'époque.
Voltaire est sans doute l'amateur de café le plus illustre. Il en buvait d'énormes quantités et peut-être est-ce cela qui lui donnait une vision aussi claire des choses. A son médecin qui le mettait en garde contre les effets nocifs d'un abus de café, le sage homme répondit : "S'il en est ainsi, voici quatre-vingts ans que j'essaie de m'empoisonner".
J.B. Greuze : " Il y a 80 ans que j'en prends, il faut qu'il soit un poison bien lent en effet pour que je ne sois pas encore mort ".
Beaucoup d'écrivains contemporains sont aussi fervents
adeptes du café, qui leur donne le stimulus intellectuel
et la clarté d'esprit. Comme l'inspiration vient souvent
dans la solitude, une tasse de café est alors non seulement
un soutien moral mais aussi un fidèle compagnon.
De nombreux auteurs ont accordé une place particulière
au café dans leurs ouvrages :
*" La Maison de Claudine", Colette
*" Le Voyage en Orient", Gérard de Nerval
*" Aziyadé", Pierre Loti
*" Voyage en Italie", Hippolyte Taine
*" Une mémoire pour l'oubli", Darwich
Compositeurs
Bach composa une Cantate, la n°211, dite "Cantate
du café" sur le texte du poète Picander.
Beethoven était un buveur de café très
précis. La légende veut qu'il comptait tout juste
60 fèves pour chaque tasse.
Rossini, compositeur italien, n'usait du café que
de temps en temps, mais chaque juste le temps qu'il lui fallait
pour écrire un opéra : "Le café est
une affaire de 15 ou vingt jours, le temps de faire un opéra."
Verdi : " Le café est le baume du coeur et
de l'esprit " .
Gainsbourg et sa chanson "Couleur café".
Hommes célèbres
Louis XV pu savourer le plaisir de déguster
un café cultivé en France. Les caféiers des
serres de Versailles produisaient bon an, mal an quelques livres
de café. Le roi Louis torréfiait lui-même
sa récolte et se préparait en personne sa précieuse
boisson. Son prédécésseur Louis XIV lui préférant
le chocolat.
Napoléon Bonaparte aimait le café parce qu'il
lui procurait, suivant ses propres dires, joie et douceur. Lors
de sa captivité à Sainte-Hélène, il
écrit que toute sa vie, il a eu sept cafetières
en permanence sur le feu : " Le café fort me ressuscite,
il me cause comme une cuisson, un rongement singulier une douleur
qui n'est pas sans plaisir.
Alphonse Allais : " Le café est un breuvage
qui fait dormir quand on n'en prend pas. ".
Talleyrand : " Noir comme le diable
Chaud comme l'enfer
Pur comme un ange
Doux comme l'amour "
Peinture
Le café a inspiré les peintres. L'établissement
servant le café fait l'objet de nombreuses représentations.
Les peintres ont abondamment puisé dans le pittoresque
des cafés.
Tasses et cafetières apparaissent aussi dans les scènes
de genre plus intimistes dès l'apparition du café
dans les pays européens.
Aux 17ième siècle, la mode des turqueries inspire
bon nombre de portraits de femmes vêtues à l'orientale
ou d'hommes costumés en turcs, avec en main une petite
tasse en porcelaine.
Au 19ième siècle voient des scènes où
le café symbolise l'intimité familiale, le confort
bourgeois.
On peut citer des portraits où il est représenté
:
*" La Jeune Ménagère" de Boilly (vers
1800)
*" La Femme à la cafetière" de Cézanne
(1890-1895)
*" Le Déjeuner dans l'atelier" de Manet (1868)
*" La Liseuse" de Matisse (1895).
Le Douanier Rousseau, Roger de La Fresnaye, Braque, Morandi et
bien d'autres ont donné chacun une nature morte avec une
cafetière.
Religion et café
De nombreux proverbes arabes, pays où la cérémonie
du café est un symbole de leur hospitalité, vantent
les vertus de cette boisson, " or noir " de l'Arabie
: en boire " procure au musulman le ravissement avant même
qu'il n'entre au paradis ", " celui qui meurt avec du
café dans le ventre ne risque pas les flammes de l'enfer,
car le café dispose au bien et favorise le succès
des pieux "
Au 16ième, un cardinal italien aurait dit du café que était " une sombre boisson de l'islam qui nous vient du diable " mais le pape Clément VIII lui dira que " l'arôme du café est une bien trop agréable chose pour être l'uvre du Malin et il serait dommage que les musulmans en ont l'exclusivité "
Pour Courteline on change plus facilement de religion que de café.