L'économie du café

Crise

 

Dans les pays producteurs les "arbres à dollars" ont perdu de leur magie. Les fèves de café avaient changé la vie de millions de paysans des pays pauvres.

Mais, depuis la fin des années 80, le reve s'est mué en un cauchemar.


La cause

La raison est le passage d'un marché mondial relativement organisé à un marché submergé avec pour conséquence l'effondrement des cours.
Au début de l'année 2004, le Robusta s'affichait en moyenne à 70 cents de dollars par livre anglaise (soit 454 grammes). En 1977 (année record) il atteignait les 300 cents! .

Liberalisme économique
Jusqu'en 1989, le marché mondial était régulé: pays producteurs et consommateurs s'entendant sur des quotas d'exportation dans le cadre de l'OIC.

Puis le libéralisme économique est intervenu avec sa théorie des bienfaits de la "main invisible" des marchés. La Banque mondiale et FMI surtout, admettaient qu'une libéralisation totale du marché mondial du café entraînerait une chute des prix: "Mais pas au point de ruiner des millions de caféiculteurs." Malheuresement ils se sont trompés.

La production a grimpé de 21 % en dix ans, alors que la hausse de la consommation, elle a plafonne à 10 % d'où une chaute des prix d'achat.

La reconstitution financière de la route du café du producteur au consommateur suffit à montrer les dégâts de cette politique de libéralisation sans limites. Plus on s'éloigne du point de départ, des producteurs, plus on trouve les vrais gagnants : les multinationales, pour lesquelles le café améne des profits énorme.

 

Profit monstre des multinationales

Les entreprises comme Kraft, Nestlé, Procter & Gamble ou Sara Lee diligentent un pisteur qui ira pendant des mois négocier le prix du sac avec les propriétaires des plantations.

Sous le coup d'une surproduction toujours plus importante, ces pisteurs ne cessent de proposer des prix d'achat en baisse.

Le producteur mal encaissera aujourd'hui l'équivalent de 15 centimes d'euro pour son café vert non transformé pour ce qui sera un paquet de 250 grammes en magasin. Le pisteur empoche 6 centimes.

Une fois acheminé au port, il faut ajouter le coût du fret, l'assurance, les taxes de douanes et autre TVA qui gonflent la facture de 14 centimes d'euro.

Une fois arrivé dans les ports des pays importateurs le café va connaître une véritable inflation...
La torréfaction ajoute 1,45 euro en moyenne.

La distribution de la multinationale aux commerces prend 2,65 euros.

Le résultat au final est un prix qui oscille entre 1,8 et 3 euros pour un paquet de 250 grammes en rayon.

4 entreprises se partagent plus de la moitié de la transformation et du négoce de café.Kraft, Nestlé, Procter & Gamble et Sara Lee affichent un CA dépassant les 60 milliards de dollars, contre 30 milliards au début des années 90.

 

Conséquences

Le revenu des caféiculteurs qui ne cesse de baisser passant de 12,5 milliards d'euros au début des années 90 à peine plus de 5 milliards de dollars en 2003.
Les multinationales affichent des profits indécents et en augmentation en comparaison.

Grace à cette dérégulation du marché mondial, elles ont bâti un véritable marché oligopolistique.

 

 

Accueil