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"La B.F.S. est un sport de combat utilisant des mouvements de percussion appelés "coups" qui permettent de frapper avec différentes surfaces des pieds et le devant des poings suivant des règles techniques précises et qui respectent un principe de base fixe et intangible." ( extrait du règlement technique de la BF). La Boxe Française, connue aussi sous le nom de "Savate" à l'étranger (cf. historique), est le sport Français (pieds/poings) par excellence. En effet, les premières traces remontent à 250 ans. 250 ans d'histoire, qui ont permis à l'Art Martial (repris par la Savate-Défense aujourd'hui) de devenir Sport de combat. 250 ans de réflexions qui ont imposé la Boxe Française tant pour ses qualités techniques que pédagogiques. La BF vient de la rue. Elle fut structurée dès le XIXe et aménagée en fonction de différentes contraintes tant culturelles que sportives. Elle pris sa véritable forme au XXe siècle avec la venue de la Boxe Anglaise. Remis au gout du jour il y a quelques années par la série télévisée "Les brigades du trigre", la SAVATE BOXE FRANCAISE est aujourd'hui à l'honneur avec ses 30.000 licencié(e)s, dont 20% de jeunes et 30% de femmes. La SBF n'a donc rien à envier à la Boxe Anglaise, concurrente culturelle du début du XXe, ni aux autres sports dits "pieds/poings" d'un attrait plus exotiques. La SAVATE BOXE FRANCAISE peut être pratiqué dès 5 ans. Educative avant tout, elle impose une progression intelligente qui passe par le respect du corps, l'apprentissage des techniques ainsi que de l'esprit sportif. Interdisant dans un premier temps tout contact rude, elle reste sport d'opposition où s'imposent permet des rencontres ludiques, basées essentiellement sur la technique et le technico-technique : l'assaut (toute forme de violence est sanctionnée!). Cette forme de compétition est accessible à partir du "gant rouge" (troisième grade et reconnaissance de la maîtrise technique minimum du tireur pour boxer dans un ring) et peut être pratiquée tout au long de sa vie sportive, quelque soit son age et son niveau ("challenges départementaux", coupe de style au niveau national, etc.). Enfin, l'obtention du gant jaune (5 grades techniques) permet le combat. La SBF est le plus souvent proposée sous forme de loisir. Les clubs assurent un entraînement sportif, technique et technico-tactique. On apprend lors des cours la notion de jeu, d'échange à la touche (sans force ni violence) et le plaisir de la boxe bien faite. L'assaut permet alors des rencontres ou des compétitions sportives où les tireurs doivent se maîtriser. La technique est réalisée sans puissance, mais tous les coups sont portés. La Boxe Française peut être pratiquée par les enfants dans des clubs spécialisés ou dans les associations péri-scolaires. Il sont ouverts aux jeunes à partir de 6 ans environ (jusqu'à 16 ans environ). Une pédagogie particulièrement adaptée aux besoins de l'enfant cible le développement complet du physique et l'harmonie entre le physique et le mental. La pratique et l'enseignement de la boxe française ont évolué pour s'adapter aux exigences sociales et culturelles du moment. Au 19e apparaît la Savate, à la source de toutes les activités de combat aux pieds. C'est la violence urbaine que Paris sécrète dès la fin du 18e siècle qui est à l'origine de multiples bagarres où interviennent les coups de pieds. Selon Th. Gautier, la ville avec ses rues tortueuses, ses ruraux, ses faubourgs sont le creuset de cette technique de combat primitif qui a pour nom la savate. Plusieurs maîtres savatiers se font connaître au premier tiers du 19e siècle comme professionnels de la savate (les premiers entraîneurs). Le terme de « Chausson » dans les années 1830, n'est pas due au hasard, mais bien à la volonté de modifier l'image de la savate elle-même. Celle-ci va évoluer vers un sport plus mondain et d'intérieur, loin de ses origines vulgaires. En relevant d'une autre logique celui du jeu, du plaisir, du loisir, le chausson fait perdre à la savate classique son caractère martial, c'est un autre pas vers la Boxe Française. Les médias de l'époque favorisent indirectement l'expansion de ces deux pratiques en relatant fréquemment les crimes les plus odieux. D'où le climat constant d'insécurité qui s'installe et devient un fait de société touchant toutes les couches sociales. On est parti d'une pratique de défense de la rue avec un but d'efficacité immédiate pour aboutir à une pratique de spectacle et de loisir. Les techniques de percussion où la distance est strictement maintenue achève le processus de redressement. La posture est droite, de profil, les mains relevées ; le nouveau modèle est celui de l'escrime. Leboucher écrit dans son manuel : « par nos leçons, l'adresse remplace la force ... elle lui donne grâce et tournure ». La boxe française remplace le chausson et se révèle. Sa naissance intervient cependant grâce à Charles Lecour. Après une défaite contre un boxeur anglais, il a l'idée d'allier la Boxe Anglaise à la Savate pour profiter des avantages de l'une et de l'autre. La naissance de la Boxe Française est due à un contexte social et culturel qui a un moment donné a fait basculer la Savate vers le Chausson et ensuite vers la Boxe Française. L'apport des théories de Charles Lecour est également évident (rapprochement de la Boxe Anglaise et de la Savate). Charlemont intervient à ce moment, très conscient du besoin de sportiviser cette discipline, pour lui redonner du tonus tout en n'effrayant pas les classes aristocratiques et bourgeoises qui l'avaient pratiquée jusque-là. De retour de son exil ou il a codifié avec précision la Boxe Française. Les salles reflètent les conceptions des maîtres et de leurs représentations de la pratique ; ainsi fleurissent à Paris entre 1880 et 1900 des salles à «jeu bas », à «jeu haut » ou encore celles à «coups tournants ». Les cours sont dispensés dans les salles par des maîtres ayant reçu une formation largement inspirée dans ses contenus par les sciences de l'époque : physiologie et anatomie. Les méthodes en portent les traces par leurs finalités de maintien, du geste juste et bien réalisé. Le docteur Fernand Lagrande et le docteur Peugniez vers la fin du 19e ont écrit sur le rôle de la Boxe française. On s'aperçoit qu'en dehors des explications physiologiques et anatomiques ils prennent en compte les facultés intellectuelles dans le traitement de l'information. Dans les années soixante l'introduction de nouveaux modes de pensée acheminés par les sciences humaines, vont développer les méthodes d'enseignement en accordant une place plus importante aux processus mis en oeuvres par l'individu qu'aux réalisations gestuelles comme finalité. L'analyse de la prestation du pratiquant ne porte plus aujourd'hui seulement sur sa capacité à réaliser des techniques de pieds et de poings, mais aussi sur ses capacités à analyser une situation et à résoudre des problèmes relevés. Les méthodes actuelles d'enseignement, concilient les apprentissages moteurs aux processus cognitifs de prises d'information. D'un point de vue général, l'entraîneur doit mettre en relation la théorie et la pratique. Il est à la fois un préparateur physique (et psychologique) et un expert dans sa discipline. |
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