Boussole ancienne
Carnets de voyage. Ici, les récits de nos pérégrinations.

Pérou.

Drapeau pérou

Du 25 septembre au 25 octobre 2013

Au lac Titicaca et sur les îles


C'est le Pérou! On a passé les formalités à la frontière en moins de 5mn, et trois heures après on est à Puno, port d'embarquement côté péruvien pour les îles du lac Titicaca, partagé 50/50 avec la Bolivie.

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La Plaza de Armas de Puno.

Pas grand chose à voir à Puno qui s'étend sur les collines autour de la baie, sinon l'inévitable cathédrale, la plaza de Armas et quelques bâtiments de l'époque coloniale restaurés. Le lendemain, on embarque pour la visite incontournable des îles flottantes Uros. Ce sont ces fameuses îles artificielles faites de racines de roseaux emmêlées et de plusieurs couches de roseaux croisés et habitées par les indigènes Uros. Ils y vivent en famille et partagent la manne touristique suivant un roulement communautaire. Le roseau sert à tout, à fabriquer les bateaux, les maisons, les meubles...

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Une île Uros.

Si on a vu apparaître des panneaux solaires pour alimenter les TV, ils ont encore un mode de vie assez simple, pratiquant surtout la pêche et la chasse aux canards sur ces îles qu'ils peuvent déplacer sur le lac au gré de leur besoin. Les femmes, en plus de s'occuper des enfants et de la maison, fabriquent des objets artisanaux et tissent et tricotent pour les touristes. On a appris que les bouts des tiges de roseaux sont comestibles et qu'ils les apparentent aux asperges. Pour ma part, je préfère quand même nos asperges d'Alsace.
On continue la visite des îles par celle d'Amantani à 3 heures de navigation de là. C'est la plus grande île du lac côté Pérou et elle est habitée par des indigènes Aymara parlant le Quechua. Le paysage de l'île a été façonné par des siècles de travail des paysans agriculteurs qui ont pratiqué la culture en terrasses sur les pentes escarpées des collines de l'île.

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Femme au tissage dans son jardin.

On va y passer une nuit dans une famille d'accueil choisie par les notables du village. Là aussi c'est une activité régie par les lois de la communauté, tout le monde pouvant ainsi bénéficier de l'apport du tourisme dans le maigre revenu des insulaires. Le confort des chambres est basique mais est compensé par la chaleur de l'accueil en costume noir traditionnel. Les repas sont végétariens mais corrects. La viande n'est consommée qu'exceptionnellement et est réservée pour les fêtes. Les paysages de l'île sont fantastiques, avec le lac et les montagnes qui l'entourent. On en "profite" pour visiter les ruines du Temple Pachatata au sommet de l'île à 4050m. Après cette montée raide, le repos pour attendre le coucher du soleil est le bienvenu. On redescend au village à la lueur des lampes de poche pour s'écrouler sur nos lits en attendant le souper préparé par notre hôtesse.

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Un habitant de l'île de Taquile.

Le lendemain matin, nouveau départ vers l'île de Taquile à une heure de bateau de l'île d'Amantani. Là aussi, à peine débarqués, on entame l'ascension de l'île qu'on parcourt dans sa longueur tout en admirant les paysages époustouflants qui s'offrent à nos regards. On peut visiter les villages de l'île et se faire une idée de la vie rude de ces paysans. Une particularité unique de la minorité qui habite cette île est que ce sont les hommes qui tricotent les articles artisanaux alors que les femmes filent la laine, même quand elles marchent dans les rues étroites du village. Ils sont habillés suivant un code vestimentaire bien défini dès leur plus jeune âge, tant pour les hommes que pour les femmes. Le déjeuner sur une terrasse au sommet de l'île restera dans les annales de nos souvenirs avec la vue du lac et des Andes sous un superbe ciel bleu. On finit cette visite de l'île dans la douleur (genoux et chevilles) en descendant les 584 marches qui mènent au port. Heureusement qu'on avait accosté au sud de l'île pour éviter d'avoir à les monter.
On pense déjà à Cusco, on se rapproche du Machu Pichu.


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Cusco


Cusco, le "nombril du monde" en Quechua, ancienne capitale des Incas se situe à 3400m d'altitude. C'est une ville qui a gardé et su mettre en valeur son très riche passé historique. Cela avait pourtant mal commencé puisque le conquistador Francisco Pizarro avait ravagé et pillé la cité de l'empereur Inca Atahualpec. Les espagnols construisirent des églises et des palais avec les pierres des temples Incas, souvent en gardant les fondations de ceux-ci. Puis la ville se développa encore et s'enrichit d'être sur la route de l'argent des mines de Potosi qui y transitait pour être embarqué à Lima, la nouvelle capitale fondée par les espagnols dès 1535. L'architcture coloniale a ainsi pu s'épanouir dans un très beau cadre naturel puisque la ville déborde aujourd'hui sur les versants des montagnes qui l'entourent.

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La pierre à douze angles.

Il y a les églises baroques à la décoration extérieure et intérieure hors du commun comme la cathédrale, et qui renferment des tableaux, des sculptures, des meubles et des objets de culte en argent inestimables, mais aussi la Plaza des Armas qui est entourée par des maisons à balcons en bois ouvragés et des arcades, et surtout les rues étroites faites de maisons coloniales typiques à un étage aux fenêtres avec des grilles en fer forgé ou avec des volets en bois peints en bleu. Le tout a un cachet indéniable, surtout si les murs de ces maisons ou bâtiments sont encore supportés par les fameux murs Incas en blocs de granite, taillés et assemblés à la perfection sans mortier ni ciment. Plusieurs sites Incas autour de Cusco ont été pillés pour servir à approvisionner en matériaux la frénésie de construction des colonisateurs espagnols ce qui constitue une grande perte pour l'archéologie. L'afflux des touristes assure une animation permanente sur la Plaza et dans le centre historique. De plus, tout est prétexte à célébration et procession et la musique, à fond, est toujours de la partie. On va aller visiter les environs de Cusco avant d'aller voir enfin le Machu Picchu.


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La Vallée Sacrée des Incas


Tout autour de Cusco qui était la capitale administrative de l'empire Inca, il y a des vestiges archéologiques qui montrent la richesse culturelle de ce peuple qui a édifié des sanctuaires et transformé le paysage des montagnes avec les terrasses à usage agricole et les systèmes ingénieux des canaux d'irriguation et de drainage des eaux. C'est dans la Vallée Sacrée des Incas qui suit le lit de la rivière Urubamba que l'on trouve les ruines les plus probantes de cette civilisation avancée.

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La Vallée Sacrée des Incas.

On visite ainsi les ruines imposantes de Pisaq puis d'Ollantaytamba, qui étaient des sanctuaires avec des temples dédiés au dieu Soleil, omniprésent dans la culture Inca, mais aussi au dieu Puma et à la Pachamama, la déesse Terre. Les paysages sont magnifiques, les ruines ocres se détachant de la montagne et les terrasses verdoyantes soutenues par des murs aux blocs ajustés au millimètre toujours aussi impressionnantes. Ces sanctuaires étaient aussi des postes de contrôle de la vallée et de véritables cités habités par les prêtres et une classe sociale élevée. L'empereur et sa cour y venaient pour les cérémonies rituelles du calendrier Inca.
D'autres sites exceptionnels sont ceux des terrasses de Moray qui est constitué de deux ensembles de terrasses circulaires au fond d'une vallée et les Salines de Maras dont les 4000 bassins d'évaporation sont toujours exploités. Le village de Chinchero allie avec bonheur un style colonial simple avec les vestiges de la période Inca, et les femmes portent le costume traditionnel aux couleurs éclatantes. En haut du village, de la Plaza devant l'église et depuis l'esplanade face aux terrasses et aux ruines Incas, on a d'admirables vues sur les montagnes alentours.


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Le Machu Picchu


Comme les autres endroits uniques au monde, le Machu Picchu se mérite. Il n'y a que deux moyens pour y accéder: à pied, par le Chemin de l'Inca (40km qui peuvent être fractionnés en 4 jours de marche) ou le train et les bus de la Compagnie Orient Express qui en a la monopole et en abuse bien pour ses tarifs. Le gouvernement péruvien n'est pas en reste et en rajoute une louche avec le droit d'entrée pour un site le plus cher que nous ayons payé depuis notre départ. Mais comme dit le dicton, quand on aime on ne compte pas...On prend donc le bus de Cusco à Ollantaytamba, puis le train jusqu'à Aguas Calientes, l'autre nom du Machu Picchu Pueblo, village dortoir pour touristes où nous passons une nuit. Lever à 4h pour être avec les premiers dans la file pour le bus qui monte au site. Ouf, on est 6èmes à 4h45, bons pour le 1er bus de 5h30. On est dans les premiers à l'ouverture avec notre guide qui nous a rejoints. Après une première grimpée des marches d'un sentier pour arriver sur la plateforme du point de vue Mirador, c'est la découverte fantastique du site nimbé dans la brume matinale. C'est vrai que c'est exceptionnel de penser que tout cela a été ignoré pendant presque 5 siècles et redécouvert qu'au début du siècle dernier. Le cadre naturel est tout simplement sublime, le site est entouré de hautes montagnes couvertes par la jungle et comme gardé par le pic du Wayna Picchu juste derrière.

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Le Machu Picchu.

Nous en entreprenons la visite détaillée avec notre guide qui nous apprend beaucoup sur l'histoire du Machu Picchu, mais aussi sur le mode de vie et l'histoire de ses habitants. Malgré toutes les recherches et découvertes, il reste beaucoup de questions à éclaircir au sujet de ce lieu mythique. Les archéologues s'accordent à dire qu'il s'agissait d'un sanctuaire pour l'élite de l'empire Inca et non d'une cité ou d'une forteresse. C'est certainement aussi cette part de mystère qui participe à la magie du lieu. Après avoir arpenté le site pendant plus de trois heures, on prend un sentier étroit pour voir le pont de l'Inca, un pont en rondins de bois rudimentaire bordé par un à-pic vertigineux de 700m. Puis pour finir cette superbe journée, on remonte le Chemin de l'Inca sur plus d'1 km, en profitant malgré notre essouflement du spectacle des montagnes environnantes et encore une fois lorsque l'on revient, de l'époustouflant point de vue sur le Machu Picchu au détour du dernier virage du Chemin de l'Inca tel qu'il devait apparaître à ses visiteurs d'autrefois.
C'es donc passablement fatigués que nous reprenons le chemin du retour vers Cusco où nous arrivons dans la soirée.


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Cusco et autour


On reste quelques jours de plus à Cusco pour jouir de la beauté de la ville et visiter encore des sites intéressants alentours accessibles depuis cette ville sans avoir à faire de trop longs trajets pour y revenir. On ne se lasse pas de se promener dans les ruelles aux vieilles maisons coloniales, de voir l'animation sur les Plazas, il y a le Teleton ce week end et des orchestres à tous les coins de rue.

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Une rue typique du centre de Cusco.

Dans la journée, on sort dans la vallée du Rio Valcanota pour visiter encore des ruines pré-inca à Pikillaqta, restes d'une grande cité de l'empire Wari qui a précédé la période de la domination Inca et le site des terrasses de Tipon, un ensemble de terrasses Inca pour l'agriculture avec un système d'irrigation toujours opérationnel. Le village d'Andahuaylillas possède une église dont la richesse de la décoration intérieure l'a fait surnommer la "Chapelle Sixtine des Andes", c'est dire! On monte encore dans le quartier de San Blas de Cusco pour se promener dans les ruelles étroites et sur les petites placettes charmantes et bien tanquilles, loin de l'agitation de la Plaza de Armas. Cette étape de Cusco nous aura finalement enchanté, surtout avec le Machu Picchu en point d'orgue au milieu de notre séjour.
On se prépare pour prendre un bus de nuit pour Arequipa au sud.


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Arequipa


Arequipa est une autre "ville blanche" parce que le centre ville et la plupart des monuments et églises ont été construits avec des pierres de lave blanche provenant des volcans qui sont proches de la ville. C'est ainsi que la cathédrale et la Plaza de Armas avec ses doubles arcades constituent un ensemble harmonieux et très photogénique. C'est le centre névralgique de la cité et la place ne désemplit pas, tout le monde y passe pour vaquer à ses occupations, sans compter ceux qui l'occupent en permanence pour harponner les touristes, en leur proposant une excursion, ou de les diriger vers un restaurant ou une boutique.

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La Plaza de Armas.

Le Monastère de Santa Catalina est exceptionnel tant par son architecture que par son histoire et par les objets religieux qu'il contient. Il eut à souffrir de plusieurs tremblements de terre comme d'ailleurs d'autres bâtiments de la ville mais il a été reconstruit, modifié et embelli à chaque fois. Il est toujours en service pour une poignée de nonnes qui en occupent une petite partie, le reste étant ouvert aux touristes pour être visité, et le site en vaut vraiment la peine, autant pour son intérêt culturel que pour sa beauté. C' est une vraie cité dans la cité, avec des rues, les quartiers des cellules des nonnes, les lieux de culte et les bâtiments pour la logistique et les ateliers. Le Couvent Musée de Santa Teresa est tout aussi remarquable, bien que dans une moindre mesure car de dimension moins étendue.

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Le volcan Misti au-dessus d'Arequipa.

Il y a bien sûr un nombre important d'églises disséminées dans la ville, avec des décorations intérieures très riches comme celles de la Compagnie de Jésus, des musées, des bâtiments publics de style et des rues entières de maisons coloniales aux couleurs vives. Mais ce qui distingue Arequipa, c'est aussi son cadre naturel, la ville étant encadrée par le volcan Misti 5825m et le volcan Nevado Chachani 6075m qui semblent veiller sur elle. Cerise sur le gâteau, Arequipa bénéficie de plus de 300 jours d'ensoleillement par an, ce qui la rend encore plus agréable à nos yeux. On en profite bien en nous promenant dans ses rues, en visitant les cours et les patios des vieilles maisons, ses plazoletas si propices au repos.
On va remonter en hauteur pour essayer de voir le vol des condors au Canyon de Colca.


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Le Canyon de Colca


Pour aller vers le Canyon de Colca, on traverse des paysages de montagne magnifiques, on a la Cordillière des volcans en point de mire tout le long du trajet. On passe le col de Patapampa à 4910m d'altitude, soit un peu plus haut que le Mont Blanc mais sans neige, on est en période sèche. On peut aussi voir des troupeaux de lamas et d'alpacas qui sont domestiqués, ainsi que des vigognes qui elles, sont sauvages. Le village de Chivay est à l'entrée du Canyon de Colca et sert de base pour aller observer les condors. Ici, c'est une vie rude d'agriculteurs de montagne qui ont gardé des traditions très anciennes, les femmes portent des habits et des chapeaux richement brodés. On a un dîner avec un spectacle folklorique auquel on ne peut déroger, même s'il faut se lever de bonne heure pour aller plus avant dans le canyon, là où on a une chance de voir voler les condors.

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Vol d'un condor dans le Canyon de Colca.

La vallée de Colca se rétrécit et la gorge est de plus en plus profonde au fur et à mesure qu'on s'enfonce et qu'on monte sur la piste de la rive sud du canyon. Avant même qu'on arrive au site de la Cruz del Condor, on voit évoluer un jeune condor, reconnaissable à sa robe sombre, sans plumes de couleur blanche. Au point d'observation de la Cruz del Condor, il y a beaucoup de monde, le vol des condors étant l'attraction principale pour les touristes que nous sommes. On a de la chance, on voit tour à tour deux femelles adultes qui profitent des courants ascendants pour remonter le long de la paroi du canyon. Leur vol est majestueux, sans battement d'ailes, ils montent en planant, vraiment comme un planeur. Il y a des jours où les touristes rentrent bredouilles, les condors n'étant pas au rendez-vous. Sur le chemin du retour, on peut encore voir dans la vallée les terrasses datant de la période inca et toujours utilisées pour les cultures, principale activité des habitants de cette région. Il y a aussi de jolis petits villages qui essaient de tirer leur épingle du jeu en développant des activités de plein air comme le trekking, les randonnées à cheval, le rafting ou le kayaking et l'artisanat.
On va continuer notre montée vers le nord en passant par Nazca et ses fameuses lignes.


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Nazca, Paracas et les îles Ballestas


Nazca ou Nasca est une oasis au milieu du désert. On s'y arrête pour voir les géoglyphes, les fameuses "Lignes de Nazca", qui me ramènent quarante ans en arrière, me souvenant d'une émission des "Dossiers de l'écran" de l'époque, au cours duquel des théories sur l'origine et la raison d'être de ces lignes avaient été énoncées: il pouvait s'agir de l'oeuvre d'extraterrestres venus baliser des terrains d'atterrissage pour leurs vaisseaux spatiaux! rien de moins. Maria Reiche, une astronome et mathématicienne allemande, a consacré sa vie à l'étude de ces lignes, et il reste toujours de nombreuses questions sans réponses. On rend hommage à la "Dame de la pampa" dans toute la ville à travers des statues et des fresques, et la principale avenue porte son nom. On pense aujourd'hui que ces lignes ont été tracées à l'aide de cordes, tellement elles épousent bien les déformations du relief et qu'elles servaient à des cérémonies religieuses.

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Le colibri des lignes de Nazca.

On survole donc ces lignes dans un petit avion et c'est vrai que ces figures vieilles de plus de mille ans paraissent incongrues dans ce décor de désolation qu'est le désert de Nazca. Le "colibri" est la figure la plus emblématique de cet ensemble qui couvre plus de 350km². Une des figures a quand même été baptisée "l'astronaute", elles font entre 100 et 300m de long, certaines lignes atteignant 10km pour 1,30m de large sur une profondeur de 0,30 à 0,50m.
Mais la région de Nazca recèle d'autres sites archéologiques intérressants comme la pyramide de Cahuachi, l'aqueduc de Cantaloc avec ses canaux souterrains et ses puits en spirale, et la nécropole de Chauchilla avec ses tombes de pierre et les momies en position foetale, usage du rite funéraire du peuple Nazca. On peut aussi apercevoir la dune Cerro Blanco, la plus haute du monde avec ses 2070m.
Trois heures et trente minutes de bus en plus et nous voici le lendemain à Paracas, sur la côte du Pacifique. C'est une très grande réserve naturelle terrestre et maritime. Sur terre, c'est surtout le désert avec ses couleurs changeantes qui vont du jaune au rouge et les fossiles en grand nombre qui retiennent l' attention. Le regard porte aussi sur les reliefs de la côte et les immenses plages de sable de couleurs tout aussi variées.

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La Playa Roja de la Reserva Nacional de Paracas.

Mais c'est le jour suivant après avoir pris le bateau pour les îles Ballestas que nous voyons la plus grande concentration d'oiseaux que nous ayons jamais vu. Il n'y a que ces îles qui sont accessibles aux touristes, et on ne fait que s'en approcher, on n'y débarque pas. Faisant partie de la Réserve, elles sont protégées.

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Pingouins de Humbolt sur une des îles Ballestas.

Sur ces quelques petites îles et îlots, il y a des centaines de milliers de pétrels, de mouettes, de cormorans, de pélicans et surtout des pingouins de Humbolt, espèce rare et en danger. Ces îles sont couvertes de guano dont l'exploitation a duré jusqu'au siècle dernier. En prime, on a droit à une importante colonie de lions de mer qui se prélassent sur ces rochers. Ces îles sont quasiment la maternité de ces animaux qui y viennent pour la reproduction et l'accouchement des nouveaux-nés.
On revient au port de Paracas pour attendre le bus de Lima, la ville de Paracas n'ayant pas grand chose à offrir à la curiosité des touristes, sinon les habituelles échoppes de souvenirs et d'artisanat et les restaurants le long de la promenade du port d'embarquement pour les îles Ballestas. On a profité de ces deux jours pour se remettre à un régime poissons et fruits de mer.


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Lima


Encore une mégapole de plus de 10M d'habitants avec son lot de pollution, d'embouteillages et de banlieues tristes et grises. La ville s'étire entre l'Océan Pacifique et les premiers contreforts des Andes. De plus, en cette saison, la ville est souvent couverte d'une brume grise qui vient de l'océan, la "garua", ce qui ne la rend pas spécialement gaie. Seul le centre historique et les quartiers huppés de San Isidro et surtout de Miraflores en bordure du Pacifique retiennent notre attention. Dans le centre on trouve la cathédrale et les inévitables églises des différentes congrégations, la plupart avec leur couvent attenant, toutes richement décorées. Il y a aussi le palais du Gouvernement devant lequel a lieu la relève de la garde tous les jours à midi, ce dont le public et les touristes sont friands.

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La Plaza Mayor.

La Plaza Mayor est toujours très animée et possède de belles maisons de style colonial aux balcons en bois ouvragés et aux fenêtres et porches garnis de grilles en fer forgé. La Plaza San Martin avec la statue équestre du Libertador est aussi entourée de beaux immeubles blancs qui donnent un certain cachet à cette place très fréquentée où se donnent des concerts publics. C'est dans le centre que sont aussi concentrés les musées les plus intérressants et les principaux bâtiments publics. Mais dès que l'on s'éloigne quelque peu de ce centre, on trouve des habitations grises du fait de la pollution et qui ont l'air pas finies.

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Playa Costa Verde du quartier Miraflores.

On a pu voir une procession religieuse très haute en couleurs qui mobilisait des centaines de danseurs et danseuses de tous âges aux costumes chamarrés et qui avançaient au son de l'orchestre de leur quartier. Après avoir visité les "incontournables" du centre de Lima, c'est dans le quartier de Miraflores que nous nous sommes promenés le plus, le beau temps aidant, en remontant la promenade le long des plages et des très beaux parcs aménagés tout au long du bord de l'Océan Pacifique. On a pu visiter un site pré-Inca assez remarquable, s'agissant d'un sanctuaire constitué d'une pyramide entièrement construite en briques d'adobe et que les archéologues fouillent encore. On a pu voir aussi quelques musées avant de reprendre la route en bus vers le nord du pays, destination Trujillo.


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Trujillo


Trujillo avec plus d'un million d'habitants, est la troisième ville du Pérou. Fondée par les espagnols en 1535 sur la route côtière qui mène à Lima, c'est une ville prospère qui a gardé beaucoup de beaux vestiges de la période coloniale. On y trouve des églises baroques à la décoration intérieure toujours très riche, mais c'est presque banal dans toute l'Amérique du Sud, et de très belles demeures de style et des palais baroques. Mais près de Trujillo se trouvent des sites bien antérieurs à la période espagnole et même inca, des cités et citadelles, et des temples-pyramide en adobe de la civilisation Moche suivie de celle de Chimu avant d'être conquise par les incas.

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Dans le Palacio Nik-An Chan Chan.

La particularité de ces peuples Moche et Chimu est qu'ils utilisaient exclusivement l'adobe pour la construction de leur habitat, de leurs cités et temples. La cité et les citadelles de Chan Chan sont gigantesques, avec des murs de 4m de hauteur et 2m d'épaisseur, le tout en adobe et briques d'adobe. De même pour les Huacas (les pyramides) et autres sanctuaires religeux. Ces constructions sont décorées de bas-reliefs polychromes avec des motifs géométriques et des représentations d'animaux et de guerriers très bien conservés. Ces peuples pratiquaient les sacrifices humains au cours de rituels religieux, et les fouilles ont révélé que les rois étaient enterrés avec leurs nombreuses épouses et concubines. Ces sites archéologiques découverts il y a seulement une trentaine d'années n'ont pas encore livré tous leurs secrets.
On va quitter Trujillo et remonter dans la Cordillière pour aller à Cajamarca, une autre ville chargée d'histoire.


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Cajamarca


Cajamarca est à 2750m d'altitude et le temps est orageux quand on y arrive. C'est ici en 1532 que s'est joué le destin de l'empire Inca et même le cours de l'histoire de l'Amérique du Sud quand Francisco Pizarro a capturé l'Inca Atahualpa puis l'a fait exécuter par strangulation 9 mois plus tard, malgré le payement d'une rançon colossale d'une chambre, le Cuarto del Rescate, remplie une fois d'or et deux fois d'argent à hauteur de son bras levé. Les espagnols ont détruit et utilisé les pierres des temples incas pour construire les églises et la cathédrale de style baroque qui sont les joyaux de la ville. On retrouve les mêmes maisons à balcons en bois autour de la Plaza de Armas si typiques de l'architecture coloniale espagnole. De la Colline de Santa Apolonia, après avoir grimpé des marches taillées dans la roche et datant de la période Inca, on a une très belle vue panoramique de la ville et des montagnes qui l'entourent.

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Les escaliers vers le Cerro de Santa Apolonia.

Il y a d'autres points d'intérêt dès qu'on sort de la ville comme le site funéraire des Ventanillas d'Otuzco, de la culture Cajamarca antérieure à celle des Incas, avec plus de 300 niches tombales creusées dans la roche. On a fait une superbe balade dans les formations rocheuses de Cumbemayo, une forêt de pierres où on trouve des pétroglyphes de la culture Cajamarca et Inca, et on a suivi le cours du canal d'irrigation inca taillé dans la roche et qui est toujours opérationnel. Une visite amusante d'une belle hacienda où à l'appel de leur nom, les vaches vont toutes seules à la mangeoire à leur nom dans l'étable. La dernière sortie est pour les Bains de l'Inca, des thermes d'eau à 70°C qu'il faut donc mélanger à de l'eau potable froide. Les habitants du village des Bains de l'Inca peuvent disposer de l'eau thermale pour leur baignoire et même pour leur piscine (s'ils en ont une) pour un prix symbolique. On aura remarqué qu'ici, dans toute la région, les femmes portent un chapeau haut à larges bords.
On va redescendre vers la côte et continuer notre route vers Chiclayo, une autre ville avec des trésors archéologiques.


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Chiclayo et Piura


En fait, Chiclayo a peu d'intérêt pour le touriste, si ce n'est d'être au centre de sites archéologiques de premier plan. L'activité principale de la région est l'agriculture avec la production de canne à sucre et de riz. A une trentaine de kilomètres de la ville, près du village de Sipan se trouve le Huaca Rajada ou Pyramide Fissurée, une pyramide funéraire de la culture Moche. On y a trouvé les tombes intactes, ayant échappé aux pilleurs de tombes, du Seigneur de Sipan, d'un Grand Prêtre et d'un autre Seigneur antérieur au premier, avec tous les objets, plus de 1000, ayant été enterrés avec eux. Ces pièces de céramique, d'or, d'argent et de cuivre sont d'une valeur historique inestimable et on a construit un superbe musée à Lambayeque pour les mettre en valeur. (Malheureusement, on ne peut pas les photographier, on passe au détecteur de métaux pour entrer au musée).

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La tombe du Seigneur de Sipan à Huaca Rajada.

Le Seigneur de Sipan a été enterré avec ses femmes, un enfant, deux gardes chargés de veiller sur lui dans l'au-delà, un chien, un lama. Les centaines de poteries qui contenaient les offrandes sont d'une extrême finesse ainsi que les objets en or, en argent et en cuivre, colliers, boucles d'oreille, pectoral, sceptre, couronnes, etc... qui témoignent de la maîtrise de leur art par les artisans Moche (prononcez: Motché, ils n'étaient pas si moches). Près de Tucume, un autre village des environs et autour du Cerro Purgatorio, une petite colline rocheuse, il y a une vingtaine de Huacas en adobe, autant de sanctuaires pour les cultures des peuples Moches, puis Lambayeques, puis Chimus et enfin Incas qui se sont succédés dans cette région du IIème au XVème siècle, jusqu'à l'arrivée des espagnols. Les archéologues les fouillent encore, mettant à jour des momies, des poteries et des objets rituels. A force de visiter ces musées, on deviendrait presque des spécialistes des cultures précolombiennes!
On continue vers le nord en faisant étape à Piura. Dans cette petite ville, 250000 habitants tout de même, on continue la visite des musées des différentes cultures indigènes pré-hispaniques car il n'y a pas ici de monuments dignes d'intérêt à voir, même les églises ne sont pas trop anciennes, ayant dû être reconstruites suite aux tremblements de terre.

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Statuette Vicus en or.

C'est au Musée Municipal "Vicus" qu'on apprend que ce peuple proche des Moches maîtrisait l'art de la métallurgie et travaillait l'or, l'argent et le cuivre. On peut voir de belles pièces de cet artisanat dans la Salle de l'or du Musée qui ressemble à un bunker.
Comme c'est notre avant-dernière étape au Pérou, on s'est payé la Suite Présidentielle de l'hôtel Los Portales qui donne sur la Plaza de Armas. Bon, je dois dire qu'il n'y avait que celle-ci de disponible et on avait pas envie de tourner en rond pour trouver autre chose. Après tout, "on le vaut bien!". Ceci dit, malgré la baignoire Spa, on a connu des suites plus luxueuses, notamment en Chine, que cette "Suite Présidentielle" qui semble être le summum ici, et à un prix bien moindre. Mais on n'a pas boudé notre plaisir...On reprend la route pour Mancora, notre dernière halte avant de quitter le Pérou.


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Mancora et Tumbes


Mancora est un village balnéaire réputé pour ses plages, on y vient aussi pour le surf et le skite-surf, il y a le vent du large qui décoiffe. D'ailleurs le long de la Panaméricaine depuis Piura on a vu qu'il y avait des éoliennes en construction. Nous on y vient pour les mangroves de Tumbes et les îles qui parsèment la côte jusqu'à la frontière équatorienne, ainsi que pour préparer notre passage en Equateur.

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La plage de Mancora.

Farniente et nature donc au programme pour ces derniers jours au Pérou. On longe la côte par la Panaméricaine sur les 100km qui séparent Mancora de Tumbes. On peut admirer des plages de sable blanc quasi désertes, on est en basse saison jusqu'en décembre. Il y a aussi de petits villages de pêcheurs avec leur barques peintes de couleurs vives. C'est depuis le port de Puerto Pizarro au nord de la ville de Tumbes que l'on accède à la Réserve de la Mangrove de Tumbes.

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A la mangrove de Tumbes.

Ce site naturel abrite des centaines d'oiseaux de diverses espèces dont une importante colonie de pélicans. Il y a sur une des îles une grande ferme d'élevage pour la préservation des crocodiles dont certains ont une taille impressionnante.
On va donc quitter le Pérou au riche passé historique mais c'est définitivement le Machu Picchu et Cusco qui resteront dans nos mémoires. Un grand regret, dommage que les superbes paysages soient souillés à cause du manque de voirie et il faut bien le dire à cause du manque de sensibilisation des habitants au problème des déchets. Mais ceci semble être un problème commun à la plupart des pays que nous avons visité hors Europe. Côté environnement, il y a du boulot et de l'éducation à faire et des moyens à mettre en oeuvre, mais cela n'est pas une priorité pour les pays émergents comme le Pérou ou pauvres comme la Bolivie.


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A suivre dans les Carnets Equateur