Boussole ancienne
Carnets de voyage. Ici, les récits de nos pérégrinations.

Inde.

Drapeau Inde

Du 7 au 9 février 2013

New Delhi


Ce ne fut pas notre dernière nuit en Chine. Au moment d'embarquer à Canton pour New Delhi, on nous annonce que le vol est annulé pour cause de mauvais temps à Delhi. Je vous laisse imaginer les palabres entre les hindous enturbannés et la pauvre préposée au comptoir d'embarquement, vite débordée bien qu'aidée par deux collègues masculins mais cela a duré une bonne heure avant que les esprits se calment et qu'on nous trouve un hôtel pour la nuit. Le plus c...., est d'avoir à repasser les formalités douanières chinoises. On arrive donc en début d'après-midi à l'aéroport Indira Gandhi de New Delhi, transfert à l'hôtel réservé par internet après les formalités douanières assez pénibles. Mais nous voilà enfin en Inde, ce pays sous-continent qui m'a fait beaucoup rêver quand j'étais enfant. Le premier film en Technicolor que j'ai vu au cinéma était "Aux frontières des Indes", un film d'aventures avec Lauren Bacall, qui se déroulait dans l'Inde des Maharajas, des Sikhs et des Gurkhas, avec les trésors de rubis et d'émeraudes.
Mais sur le chemin de l'aéroport vers le centre de Delhi où se trouve notre hôtel on est tout de suite confronté à la réalité de l'Inde d'aujourd'hui: un traffic très dense où les rickshaws se faufilent sans se soucier des autres, des mendiants assis le long des trottoirs ou fouillant les poubelles, les artisans de tous les métiers opérant en plein air dans la rue, une foule bigarrée et dense vaquant à ses occupations quotidiennes, le tout dans une cacophonie de klaxons. On se rend vite compte que le niveau de vie est bien inférieur à celui de la Chine, de Pékin en particulier. Ici, pas de débauche de grosses cylidrées type Audi Q7, Mercedes 450 ou BMW X5. Même les téléphones portables sont de génération obsolète, Apple n'a pas cartonné ici avec l'IPhone comme en Chine.

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Le Fort Rouge.

Après une courte nuit, nous partons à la découverte des principaux monuments de Delhi. On commence par le Jama Masjid, la Grande Mosquée. C'est la plus grande mosquée en Inde, vieille de plus de 350 ans mais toujours en service et très fréquentée, pas seulement par les touristes. Puis on passe au Fort Rouge en face qui est impressionnant par son gigantisme mais la visite des bâtiments intérieurs et du parc avec ses bassins est très intéressante pour se faire une idée de l'architecture moghole. La tombe d'Humayun est une merveille d'architecture moghole et on dit qu'elle servit de modèle pour la construction du Taj Mahal. Là aussi, le parc et les canaux apportent un calme et une fraîcheur reposante des bruits et des embouteillages de la ville. Mais le site qui nous a le plus emballé est celui de Qutb Minar avec son minaret de 72m finement ciselé et les colonnes qui l'entourent et la cour. Certes la mosquée est en ruines mais ce qui en reste laisse deviner la beauté de la construction d'origine. On y trouve aussi une colonne en fer de 7m qui nous rappelle celle qu'on a vu à Istanbul. Après une rapide visite du Temple du Lotus, on passe devant le Palais Présidentiel, ancienne demeure des vice-rois des Indes. On termine les visites du jour par l'India Gate, le monument National. A noter qu' ici il y a l'équivalent du Plan Vigipirate puissance 10, tous les bâtiments publics et monuments sont gardés par la police ou l'armée munis de fusils d'assaut et de portiques détecteurs de métaux. Ce doit être l'attentat de Bombay qui a du mettre la sécurité sur les dents. On boucle nos sacs pour entamer demain le tour du Rajasthan.
PS: A noter que les visiteurs étrangers sont taxés 25 fois plus que les visiteurs autochtones. Quand ils payent 10 roupies pour visiter un monument, on en paye 250. Chercherz l'erreur, ou est-ce que c'est le nationalisme ou la différence de niveau de vie qui justifie cet écart?


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Du 9 au 24 février 2013

Tour du Rajasthan


Mandawa


On sort difficilement de Delhi pour prendre la route vers le Rajasthan. Le traffic est monstrueux ce samedi matin et la route défoncée, en cours de travaux. Cependant sur ce trajet on mesure la difficulté de vivre des indiens ordinaires. On est vite plongé dans l'Inde profonde et il n'est pas ici question de paraître. Le manque d'infrastructures est criant, malgré les taxes prélevées régulièrement sur les tronçons de route empruntés. A la fin de la journée, le chauffeur a une liasse de tickets de péages divers impressionnante. La voirie aussi fait malheureusement défaut et on peut voir les animaux chercher leur pitance au milieu des détritus et des sacs plastiques. On se rendra compte aussi dans la soirée que l'électricité est une denrée aléatoire ainsi que l'eau courante. Mais on fait avec, que peut-on y faire? On arrive en fin d'après-midi dans la petite ville de Mandawa.

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Chowkhani Double Haveli.

Petite ville mais très animée en fin d'après-midi quand les touristes viennent pour trouver une chambre dans un des havelis transformés en hôtel. Les havelis sont d'anciennes demeures de Maharajas ou de très riches marchands décorés de fresques à motifs le plus souvent religieux ou à la gloire du propriétaire. D'autres ont les façades de pierre délicatement ciselées et beaucoup ont encore les portes et fenêtres avec les ferrures d'origine. Certains ont été rénovés avec bonheur et ils sont disséminés dans la ville. On a le temps d'en visiter quelques uns et de se promener dans les ruelles. On regagne notre hôtel qui était aussi un haveli mais on subit les coupures de courant intempestifs ce qui ne m'aide pas pour la mise à jour de ce site.


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Bikaner


On quitte l'hôtel après un petit-déjeuner frugal pour cause de court-circuit sur le tableau d'alimentation électrique à partir du générateur. L'employé qui s'en occupait s'en est tiré avec des brûlures à une main et à un côté du visage. Une demi-heure après, le tableau fumait encore, je ne pense pas qu'il y aura le courant pour la soirée à venir. On continue donc notre voyage au Rajasthan sur les routes en plus ou moins bon état. Nous sommes souvent bloqués par une ou plusieurs vaches qui déambulent tranquilement sans se soucier du traffic, c'est aux chauffeurs de les éviter. On arrive à Bikaner dont le principal site à visiter est le Fort Junagarth, une immense forteresse en grès rose mais dont l'intérieur abrite les palais que les Maharajas de Bikaner se sont fait construire au cours des siècles. Il y a des ciselures comme de la dentelle sur les façades en grès rose ou en marbre blanc. Les palais s'étalent sur plusieurs niveaux et de la dernière terrasse on a une vue superbe sur le parc et sur la ville.

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Vue d'une terrasse de Junagarth Fort.

On se déplace à la ville voisine de Deshnoke pour visiter un temple qui est dédié aux rats. Il y en a des centaines engraissés par les dévots qui viennent leur donner de la nourriture en offrande. Même pas peur de marcher en chaussettes au milieu de ces bestioles. Il faut juste faire attention de ne pas en écraser un, il paraît que ça porte malheur. L'occasion faisant le larron, je décide de réaliser un rêve, nous offrir une nuit dans le palais d'un Maharaja. C'est donc dans le palais du dernier Maharaja de Bikaner transformé en hôtel de luxe que nous passons la nuit et dans la suite qui lui servait d'appartement. Le seul bémol c'est que la connection internet n'est disponible qu'en Wi-Fi et seulement dans le lobby, où je rédige cet article. Je ne me prive pas de dire à la réception que la prochaine amélioration du service doit être la connection internet disponible dans les chambres et suites. Bon, c'est pas sûr qu'on reviendra pour faire le constat!


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Dans le désert du Thar


Khuri


Après une nuit dans le palais, on redescend sur terre et on reprend la route, toujours encombrée de vaches et de chameaux, de quelques ânes mais pas de chevaux, réservés paraît-il pour les très riches personnes et pour tirer les carosses de mariage. Le paysage devient de plus en plus désertique et nous arrivons au village de Khuri où on trouve encore les maisons rondes traditionnelles avec les toits en chaume, et les murs chaulés décorés de motifs de couleur ocre. Evidemment, il y a beaucoup de touristes, c'est la pleine saison ici.

Au puits de Khuri.jpg

Au puits de Khuri.

L'attraction principale est le "safari à dos de chameau", en fait une promenade de 2 heures dans les dunes sur un camélidé. On se rend compte de la difficulté de vivre de la population locale en voyant la noria des femmes et des enfants allant chercher l'eau au puits à l'extérieur du village. Le soir, dîner avec danse et musique indienne. On regagne nos pénates spartiates sans douche, car l'eau est froide ainsi que la nuit. Heureusement, on a nos sacs de couchage duvet - 10°C.


Jaisalmer


Après un petit-déjeuner frugal, on part à travers le désert du Thar pour s'arrêter au Fort de Khabah, complètement colonisé par des dizaines de paons. En chemin, on aperçoit des gazelles s'enfuyant en sautant gracieusement à notre approche. En milieu de matinée on arrive à Jaisalmer, ville dominée sur un piton rocheux par une imposante forteresse dans laquelle on pénètre en franchissant quatre portes. Il y a aussi l'inévitable palais du Maharaja du lieu, les somptueux temples jaïns, et les ruelles étroites dévolues aux commerces pour touristes.

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Vue de La forteresse et de la ville de Jaisalmer.

Dans la ville basse à l'extérieur des murs de la citadelle, on a du mal à se frayer un chemin entre les tuk-tuks, les motos, les voitures et les vaches, le tout dans un concert incessant de klaxons. On visite de superbes havelis, "maisons du vent", avec des façades de grès ouvragées comme de la dentelle. C'étaient les demeures de princes, de ministres ou de marchands qui s'étaient enrichis en faisant du commerce avec les caravanes de la Route de la Soie, des épices et de l'opium. On assiste au coucher du soleil à partir de Bada Bagh, une colline en face de la forteresse, où sont érigés les cénotaphes des Maharajas de Jaisalmer. On regagne notre hôtel situé dans les murs de la citadelle en regrimpant la route pentue qui y mène.


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Jodhpur


C'est reparti pour 6 heures de route pour sortir du désert et rejoindre Jodhpur, deuxième ville du Rajasthan. Je me demmande bien pourquoi il y a des ralentisseurs sur la route, les vaches remplissent très bien cet office. De plus, le dernier tronçon de 80km est complètement pourri, notre chauffeur s'évertuant à louvoyer entre les ornières et les nids-de-poule de la chausssée. Nous logeons dans une très belle maison d'hôte meublée à l'ancienne époque coloniale anglaise. On part à pied jusqu'à la Tour de l'Horloge distante de 4km, et située au pied de la forteresse qui domine la ville. On est sans cesse sollicités par les conducteurs de tuk-tuks qui ne comprennent pas pourquoi on préfère marcher. En fait, la Tour de l'Horloge trône au milieu du Sardar Market, un marché très coloré et très fréquenté. On en revient en tuk-tuk, mais après moults détours car le chauffeur qui avait accepté la course, ne connaisait pas l'adresse et ne savait pas la lire sur la carte de notre hôtel.

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La Tour de L'Horloge.

La forteresse de Mehrangarh est la construction la plus époustouflante que l'on a vu jusqu'ici en Inde. Construite sur une colline rocheuse, elle domine la ville de 135 m depuis le XVème siècle. A l'intérieur, c'est une succession de palais, de temples, de musées, de cours et de terrasses ouvragés comme de la broderie. La hauteur des murs d'enceinte et des portes donne le vertige. En plus, le site est remarquablement bien tenu et on y a une vue panoramique sur la ville et même au-delà.

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Forteresse de Mehrangarh.

Sur la colline en face, de l'autre côté de la ville, le Maharaja de Jodhpur s'est fait construire le Umaid Bhawan Palace, un palais sublime avec une coupole qu'on peut voir de partout dans la cité. Il est aujourd'hui partiellement occupé par la famille de l'actuel maharaja, par un musée et par un hôtel de luxe. Encore sur une autre colline à portée de fusil de la forteresse, se dresse le Jaswant Thada, un temple de marbre blanc élevé à la mémoire du Maharaja Jaswant Singh II. En contrebas, on peut voir les cénotaphes des maharajas et maharanis de Jodhpur et le stock de bois pour les crémations à venir.
On finit notre séjour à Jodhpr par une flânerie dans les rues de la vieille ville, où on a la chance de voir des chevaux Marwaris, autrefois chevaux de guerre des chefs Rathores et des cavaliers Rajputs, seuls chevaux qui ont les oreilles en forme de deux croissants de lune qui se font face.


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Ranakpur


On reprend la route pour Udaipur avec une étape à Ranakpur. On traverse des villes et des villages où où il nous semble que la pauvreté est encore plus visible que dans les coins reculés de Chine. Le problème de l'accès à l'eau est criant. A ce qu'on peut voir, même s'il y a beaucoup d'écoles, il y a encore trop d'enfants qui n'ont pas accès à l'éducation et une forte proportion travaille dans les champs, les briquetteries ou comme bergers, ou plus simplement jouent dans les rues.

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Le temple jaïn d'Adinath.

L'imposant temple jaïn d'Adinath l'est encore plus à l'intérieur. C'est le plus grand temple jaïn d'Inde et c'est un joyau d'une décoration raffinée incroyable. Sa construction a duré 60 ans au XVème siècle. Il comporte 1444 piliers finement ciselés, dont aucun ne reproduit le même motif, des dômes et des chapelles richement sculptés. Le tout est ouvert sur l'extérieur et sur différents niveaux et bénéficie d'une ventilation naturelle qui est fort appréciée dans les grandes chaleurs qui ont cours ici.
A côté, il y a un autre petit temple qui a la particularité d'avoir des bas-reliefs sculptés suggestifs. Le parc de ces temples abrite aussi une colonie de singes que le va-et-vient des touristes ne semble déranger aucunement. On finit la journée par une promenade sur les premiers contreforts des monts Arawelli où on assiste au coucher du soleil.
Pour la logistique, les voyageurs en Inde doivent savoir que les retraits dans les ATM sont limités à 10000 roupies par opération, soit à peu près 144 € au cours actuel. Cela doit faire la joie de mon banquier qui prélève 6,5 € à chaque retrait de cash.


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Udaipur


Sur la route d'Udaipur, on traverse de pauvres villages où on remarque que les hommes désoeuvrés bavardent assis sous les porches alors que les femmes se coltinent les corvées d'eau, de bois, de fourrage pour les animaux, de ramassage et de séchage des bouses pour leur utilisation comme combustible. On s'arrête pour visiter la gigantesque forteresse de Kumbhalgarh. Là aussi, la visite se mérite car on y accède par des rampes nombreuses et pentues. La vue panoramique depuis la terrasse du palais est superbe et valait le détour.

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La forteresse de Kumbhalgarh.

Il me semble que les hommes du Rajasthan sont frileux car à 11h du matin par 25°C, ils s'enveloppent encore dans une couverture et portent un bonnet de laine. On arrive à Udaipur où se trouve une forte concentration de touristes français. De notre chambre on a une belle vue sur le lac Pichola et le Lake Palace. On fait un tour dans les ruelles étroites et encombrées de la vieille ville où il est difficile de circuler entre les voitures, les motos, les tuk-tuks et les vaches, dans un concert de klaxons incessant.

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Le City Palace.

Mais le clou de la visite d'Udaipur est le City Palace, un énorme palais, le plus grand d'Inde paraît-il, dont une partie est encore occupée par le Maharana d'Udaipur, titre supérieur à celui de Maharaja, une autre partie par le musée pour les touristes, une autre encore par un hôtel de luxe. Autant dire qu'il ne semble pas être dans le besoin vu la manne que les touristes déversent ici. On peut aussi voir dans un musée sa collection personnelle de voitures et dans la Cristal Gallery des objets en cristal et même du mobilier en cristal en provenance du monde entier. On visite quelques temples et on finit par un tour du lac en bateau qui nous permet de voir les lavandières au travail. A signaler que si les indiens ont la réputation d'être des pros en matière d'informatique, leur réseau internet n'est pas à la hauteur car depuis le début de notre voyage en Inde, je n'ai eu que des connections Wi-Fi assez lentes et irrégulières du fait des coupures de courant, ce qui ne facilite pas mon travail de mise à jour du site et surtout de chargement des photos, mais on fait avec...


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Bundi


Décidément l'Inde et particulièrement le Rajasthan, est le pays des forts, chaque ville a le sien, et de préférence plus grand que celui du voisin. Les architectes des maharajas ne chômaient pas de même que les tailleurs de pierre et les maçons. Sur la route vers Bundi, on fait une halte au fort de Chittorgarh dont l'enceinte de plusieurs kilomètres renferme des palais en ruine, des temples et des tours érigés à la gloire du maharaja local.

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Ruines du palais de Khumbhat.

A l'Intérieur des murs du fort de Chittorgarh, il y a plusieurs villages dont les habitants vivent essentiellement du tourisme. Il faut dire que le site mérite amplement sa notoriété et son aménaement est très esthétique avec des pelouses et des arbres bien entretenus.
On arrive enfin à Bundi dont on voit l'immense fort coiffant la montagne qui domine la ville. Ce fort de Taragarh est lui en piteux état, les bâtiments intérieurs à l'abandon, la végétation et les singes en ayant pris possession. Mais les murs de la forteresse avec ses créneaux et meurtrières est toujours très impressionnant. Là aussi, il faut grimper des rampes pentues pour admirer la plaine et la ville de Bundi a ses pieds.

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Garh Palace.

C'est en redescendant du fort, exercice aussi dur que la montée à cause des gros pavés glissants, que nous nous arrêtons au Palais Garh dont la porte d'entrée est surmontée de deux éléphants. Dans les étages, on peut voir de très jolies fresques relatant la vie du maharaja qui n'était pas à plaindre. La terrasse du palais des femmes est très belle aussi et on y a une vue sur Bundi vers le bas et les remparts du fort vers le haut.
Une construction étonnante dans la vieille ville, près du marché aux légumes, est l'immense puits ouvert et décoré Raniji-ki-Baori, datant du XVIIème siècle, aujourd'hui à sec à cause de la sécheresse, et profond de plus de 20m.


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Pushkar


De nouveau, une route en très mauvais état pour rallier Pushkar. Autant dire qu'on ne bat pas de record de vitesse, notre chauffeur ménageant les amortisseurs de la voiture. Nous croisons des camions très colorés et décorés de différents accessoires mais lourdement chargés, qui ralentissent la circulation car l'étroitesse de la route ne permet pas de les doubler aisément. Mais cela nous permet de voir la vie quotidienne des indiens avec ses difficultés.Dans les villes et les villages que nous traversons maintenant, en plus des vaches et des chiens, il y a aussi beaucoup de cochons sauvages qui se promènent dans les rues. On arrive à Pushkar, petite ville enserrée par les collines, bâtie autour d'un lac. C'est la première ville du Rajasthan que nous visitons et qui n'a pas son fort.

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Vue sur les ghâts de Pushkar Lake.

Pushkar, la ville blanche, est surtout célèbre pour son Temple de Brahma, unique en Inde, ce qui en fait une ville sacrée. Le lac, bordé de ghâts, où les hindous pratiquent à l'aube le rituel des ablutions, est entouré de temples dédiés aux différentes divinités de la religion hindoue. Ce qu'on ne verra pas, c'est la plus grande foire aux chameaux d'Inde, qui a lieu ici tous les ans au mois de novembre. La ville est très touristique et fut même dans les années 70 un foyer des hippies du monde entier venant là s'initier à la méditation et au yoga dans les Ashrams de la ville. Réminiscence de cette période, la fumée qui monte dans les cafés de la vieille ville n'est pas seulement celle des fourneaux mais aussi celle du chanvre indien, la ganja, que beaucoup d'amateurs étrangers fument sans modération.


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Jaipur


Et nous voilà à Jaipur, capitale du Rajasthan. C'est une ville très étendue, ici il n'y a pas d'immeubles de plus de 6 étages, encore moins de gratte-ciel comme en Chine. Et il y a deux forts à l'extérieur de la ville. On visite l'imposant City Palace dont une partie est toujours occupée par le Maharaja. Mais c'est le palais des Vents Hawa Mahal, autrefois réservé aux femmes du harem, qui est le monument le plus emblématique de Jaipur.

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Le palais des Vents Hawa Mahal.

Sa splendide façade à plusieurs étages avec les fenêtres ajourées en saillie est un régal pour les yeux. La vue depuis l'étroite terrasse du dernier étage donne sur le City Palace et au loin sur le fort d'Amber. L'Observatoire astronomique Jantar Mantar, né de la passion d'un maharaja du XVIIème siècle pour l'astronomie et l'astrologie regroupe dans un grand parc des instruments de mesure du temps et de localisation des astres étonnants par leur taille et leur précision. J'avoue ne pas avoir saisi toutes les finesses de leur mode d'emploi.
Le lendemain, épreuve physique pour la visite du Palais et du Fort d'Amber situés sur une falaise dominant la ville de Jaipur. Pour faire bonne mesure, on se rajoute le Fort de Jaigarth qui se trouve à côté (5km) du Fort d'Amber.

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Amber Palace.

Au fil du temps, on est devenu spécialistes des palais et des forts, on n'a plus besoin de guide. La particularité d'Amber Palace est qu'on peut grimper la rampe d'accès et entrer dans la cour du palais à dos d'éléphant. C'est donc un flot ininterrompu de touristes que ces braves bêtes et leur cornac déversent sur la plateforme d'arrivée. Pour notre part, on préfère monter à pied, ayant vu que les cornacs n'étaient pas tendres avec leur animal, la rentabilité étant directement liée au nombre de rotations. Après cela, on se balade en ville mais inutile d'espérer être tranquille, on est sans cesse sollicités par les commerçants pour entrer dans leur magasin.
A noter que depuis quinze jours on est quasiment au régime indien, sans viande excepté deux ou trois fois du poulet, et on s'en accommode très bien. On arrive même à manger des thalis raisonnablement épicés. Notre tour du Rajasthan se termine et on va aller à Agra, où on est impatients de voir enfin le Taj Mahal.


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Du 24 février au 1 mars 2013

L'Uttar Pradesh


Fatehpur Sikri


Sur la route vers Agra on s'arrête dans le village d'Abanehri, encore au Rajasthan, où on peut voir un puits à étages d'une incroyable profondeur et super bien conservé ou peut-être restauré? A côté, un temple à moitié en ruines est toujours en activité. On quitte le Rajasthan pour l'état de l'Uttar Pradesh, et on est plongé dans le style moghol baroque du palais en grès rose que l'empereur Akbar a fait bâtir à Fatehpur Sikri, près d'Agra. La Grande Mosquée, Jama Masjid, est aussi une construction grandiose.

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Entrée du palais d'Akbar.

A vrai dire la beauté des sites est tempérée par les sollicitations appuyées des vendeurs, des pseudo guides, des changeurs de monnaie, des enfants qui proposent des colifichets ou vous demandent de l'argent, etc... Cela pèse au bout d'un moment car vous ne pouvez faire un pas sans que quelqu'un vous accoste et vous suive. Il faut décliner fermement toute proposition pour qu'enfin on vous laisse tranquille, mais il y a déjà quelqu'un d'autre qui vous a emboîté le pas...


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Agra


Et nous voici à Agra, ex capitale de l'empire moghol, aujourdhui une grande ville très peuplée et très polluée, très encombrée par les motos, les tuk-tuks, les rickshaws et les voitures et très bruyante, les indiens conduisant au klaxon. Mais c'est ici que se trouve le monument emblématique de l'Inde, à la fois le plus connu du monde entier et le plus fréquenté, le mythique Taj Mahal. Mais ce joyau se paie au prix fort, au propre comme au figuré. D'abord l'entrée pour les étrangers est à 750 roupies ce qui est énorme par rapport au standard indien, l'autochtone ne payant que 20 roupies. Ensuite, il faut se lever de bonne heure si on veut éviter une queue interminable à l'entrée et être dans les premiers à pénétrer dans l'enceinte tant rêvée et pouvoir prendre des photos avant que le lieu ne soit envahi par la horde des visiteurs. Donc lever à 5h, à l'attente de l'ouverture du guichet des tickets à 5h45, ouverture de la billetterie à 6h30 et encore attente de l'ouverture des portes à 6h50. Passage à la Security Check pour la forme et ouf! on passe la porte principale dans les premiers, juste au lever du soleil.

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Lever du soleil au Taj Mahal..

Et c'est l'enchantement, ce qu'on voit est magique. Je ne m'étendrai pas sur l'histoire du Taj, archi-connue, mais c'est vrai qu'il mérite sa renommée et nous ne regrettons pas nos dépenses et nos efforts. Malheureusement, si dans son écrin le Taj est merveilleux, on ne peut pas en dire autant de ses abords immédiats. Apparamment la ville ou le gouvernement a d'autres priorités que la propreté des rues. A la sortie du site, c'est de nouveau un harcèlement pesant de tous les marchands du temple. On comprend que le tourisme est leur gagne-pain mais trop c'est trop.
Le Fort Rouge d'Agra est ensuite à notre portée et nous visitons l'ancien centre du pouvoir de l'empire moghol. Il rassemble aussi des palais qui par leur finesse et leur style laissent augurer du chef d'oeuvre que sera le Taj Mahal, en beaucoup plus grandiose. D'ailleurs le Mausolée d'Utimad-ut-Daulah, de l'autre côté de la rivière Yamina qui passe derrière le Taj, pourrait avoir inspiré l'architecte du Taj Mahal, puisqu'on le surnomme "Baby Taj". On finit cette journée exceptionnelle en assistant au coucher du soleil sur le Taj, justement de l'autre côté de la rivière. On a le temps de faire un tour dans le Bazar Moghol, mais sans rien acheter car nos sacs sont déjà surchargés. On a l'opportunité de visiter un atelier d'objets en marbre incrustés de pierres précieuses et semi précieuses à la Galerie Subhash, suivant la technique persane "Parchin ka ri" utilisée pour le Taj Mahal et pratiquée uniquement à Agra. On peut y voir la fabrication d'objets uniques hors du commun d'une précision et d'une beauté sans pareille.
On prépare les sacs pour le voyage en train de nuit vers Varanasi. Voyager en train en Inde est paraît-il une expérience à ne pas manquer! On va voir.


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Varanasi (Bénarès)


Comme un fait exprès, l'expérience du train en Inde commence très mal. On arrive à la gare d'Agra avec une heure d'avance pour s'entendre dire que le train pour lequel on avait réservé et pris les billets il y a un mois est annulé, le train Delhi-Varanasi ne passant plus par Agra pendant les mois d'hiver. Il ne nous reste plus qu'à trouver une chambre, l'hôtel que nous avons quitté étant complet. Bien sûr, celui que nous trouvons force la note, sachant que nous n'avons pas le choix. Il faut que demain matin nous retournions à la gare pour prendre les billets pour le train qui s'arrête maintenant dans une ville, Mathura, à 60 km d'Agra. Il faudra nous y rendre par la route. Notre chauffeur est déjà parti avant-hier pour Varanasi en voiture, avec nos deux gros sacs à dos contenant l'essentiel de nos affaires, nous n'avons gardé que ce qui était nécessaire pour ces deux jours et la nuit dans le train. Cerise sur le gâteau amère, on perd une nuit sur la réservation que nous avons faite par internet pour l'hôtel à Varanasi. A suivre...
Comme toujours, tout s'arrange. Un chauffeur nous emmène à Mathura où on prend le train le lendemain soir, passant donc une nuit et un jour de plus à Agra, frais remboursés par notre agence qui avait réservé les billets de train. A signaler la réactivité et l'efficacité de cette agence, en l'occurence "chauffeureninde" et de son patron, Randhir.
Finalement on arrive le lendemain vers midi à Varanasi. C'est encore une ville très peuplée, la circulation infernale y est encore pire que dans les autres villes avec la poussière permanente en plus. Circuler dans les ruelles de la vieille ville longeant le Gange est un cauchemar, d'ailleurs une partie de ces ruelles est interdite à tous les moyens de transports y compris les rickshaws, mais les vaches y ont droit de cité et ne se privent pas de bloquer le passage. Varanasi est une ville de pélerinage pour les indiens de religion hindoue qui veulent se tremper dans les eaux du fleuve sacré, le Gange. De plus, on est en plein festival religieux, le Maha Kumbh Mela, ne me demandez pas de détails, le prochain aura lieu dans 123 ans, on prend rendez-vous.

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Vue sur les ghâts.

C'est au bord du Gange que bat le coeur de la ville, c'est là que viennent les nombreux pélerins, les sadhus (ascètes) vrais ou faux, les gurus et leurs imitateurs, les touristes et tous ceux qui en vivent y compris les mendiants. Ici c'est l'Inde profonde, haute en couleurs et en odeurs. C'est sur les ghâts qui bordent le fleuve sur toute la longueur de la ville que se déroulent les rituels religieux, les bains, les ablutions, les lessives, les promenades en barque sur le fleuve et les crémations. Là aussi, encore plus qu'ailleurs, on est sans cesse sollicités pour des dons, des massages, des leçons de yoga, des prédictions pour l'avenir, etc...
Bien sûr, Vanarasi regorge de temples dédiés à toutes le divinités; on en visite quelques-uns. Celui de Shiva se trouve sur le verdoyant campus de l'Université Hindoue de Bénarès (Varanasi). C'est avant l'aube que l'on prend le bateau pour assister au lever du soleil sur Varanasi et voir défiler les ghâts avec chacun sa spécificité et ses habitués, et la vie qui s'éveille sur les marches conduisant au fleuve sacré.
Plus tard, au village de Sarnath, haut lieu sacré du bouddhisme, on visite le musée archéologique et les ruines des premiers temples consacrés à Bouddha. On a l'occasion de faire un geste en faveur d'une école, la Buddah's Smile School en l'occurance, qui a pour vocation de donner accès à l'éducation aux enfants pauvres de la caste des intouchables.
On boucle les sacs, notre séjour en Inde se termine, on va monter au nord pour aller au Népal. On garde notre chauffeur et la voiture pour faire ce trajet. Dans l'urgence on achète un guide du Népal (en anglais).
"Incredible India", comme la vantent les pubs des agences de voyage. L'Inde fascine et déroute, on n'aura pas la prétention de l'avoir connue en profondeur en trois semaines mais on a quelques repères sur cet immense pays et ses habitants. Nous l'avons prise telle quelle, et avec l'expérience de la Chine, on n'en retient que les bons côtés sans vouloir la juger d'après nos standards européens.


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A suivre dans les Carnets Népal