Boussole ancienne
Carnets de voyage. Ici, les récits de nos pérégrinations.

Equateur.

Drapeau Equateur

Du 26 octobre au 20 novembre 2013

Cuenca


Passage de frontière Pérou-Equateur rapide et sans encombre à 2 h du matin. Le préposé équatorien me fait même une fleur en me mettant le tampon d'entrée partiellement sur un post-it que j'avais collé sur une page du passeport, pour préserver une page vierge: il m'en reste 3. On est donc arrivé à Cuenca, troisième ville d'Equateur, avec un passé historique et architectural peu commun: les Incas ayant conquis le pays sur les Canaris au XIVème siècle utilisèrent les pierres de leur temples pour construire les leurs avant que les espagnols ne construisent leurs églises avec les pierres des temples et palais Incas après la Conquista du XVème siècle...Quoi qu'il en soit, Cuenca est une belle ville avec son lot d'églises et de maisons de la période coloniale, ses places et ses trois rivières aux bords aménagés en promenades. A signaler qu'en Equateur, c'est le dollar américain qui a cours et qui est utilisé comme monnaie nationale. Comme les retraits aux ATM sont limités à 100 $ par opération, je continue d'enrichir ma banque via les frais bancaires de près de 5% par retrait.

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Les Panamas de Cuenca.

Il y a aussi des musées qu'on a pris le temps de visiter et on a appris que c'est en Equateur que l'on fabrique les fameux chapeaux Panama. Rendons à César... Le prix de ces chapeaux très légers peut être décuplé en fonction de la finesse du tressage et de de la qualité de la paille de toquilla, une feuille de palme dont on utilise les fibres comme matière première pour la confection de ces chapeaux. On ne vit qu'une fois, on s'est donc offert chacun un Panama "superfino" chez le meilleur fabricant de Cuenca.
La longue et belle promenade sur le bord du Rio Tomebamba mène au site archéologique Inca de Pumapungo et au très moderne Musée de la Banque Centrale. De la colline de Turi, au Balcon de Cuenca, on a une magnifique vue panoramique de la ville et c'est le point de départ d'une ballade en forêt toute proche.


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Puerto Lopez et l'Isla de la Plata


Le trajet en bus de près de 8h de Cuenca à Puerto Lopez s'est fait en deux fois, une première étape de 4h de Cuenca à Guayaquil, puis une deuxième encore de 4h en prenant le bus de Guayaquil à Puerto Lopez à la volée dans l'immense Terminal Terrestre de Guayaquil. Si on ratait ce bus, on n'arrivait à Puerto Lopez que dans la nuit. On est venu à Puerto Lopez dans l'espoir ténu de voir des baleines à bosse qui se donnent rendez-vous ici pour s'accoupler et d'autres pour y accoucher. Hélas pour nous, c'est trop tard et les baleines sont parties pour les eaux froides du Pacifiqque sud et de l'Antarctique riches en plancton. Cette partie de la côte fait partie du Parc National de Machalilla, de même que l'Isla de la Plata (l'île d'Argent) et les fonds marins qui l'entourent.

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Fou à pattes bleues.

On l'appelle l'Ile d'Argent car le pirate anglais Sir Francis Drake est censé y avoir enfoui un trésor. Mais la richesse de cette île est le fait qu'elle est un refuge pour l'espèce rare des fous aux pattes bleues et pour des tortues de mer géantes. C'est pourquoi on dit que cette île est le Galapagos de ceux qui n'ont pas le temps ou les moyens d'aller aux îles Galapagos.
En tout les cas, on a fait de superbes ballades sur les sentiers de l'île et on a vu les fous aux pattes bleues, les frégates, les pélicans, des colibris, des tortues de mer et des poissons multicolores. Une journée complète exclusivement dévolue à la nature.
On va reprendre le bus demain pour s'arrêter cette fois à Guayaquil.


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Guayaquil


Guayaquil est la plus grande ville et la plus peuplée de l'Equateur. Elle est en constante rivalité avec Quito, la capitale administrative et politique du pays. Elle se targue cependant d'être la ville la plus riche et la capitale économique du pays ainsi que son plus grand port d'exportation. On ne va pas se mêler à leur querelle. Guayaquil est une ville qui n'a pas de bâtiments et de monuments anciens, le centre ville ayant été ravagé par un gigantesque incendie en 1896. C'est donc une ville moderne très animée et active avec beaucoup de parcs et de placettes où les habitants viennent se détendre et bavarder. C'est en traversant le Parc Seminario devant la cathédrale que nous avons eu la surprise de voir des iguanes qui y ont élu domicile.

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Iguane au parc Seminario.

D'aucuns appellent d'ailleurs ce parc le Parc des Iguanes. La journée ils se promènent dans les allées et sur le gazon du parc et montent dormir sur les arbres au crépuscule. Ils ne sont pas du tout farouches et on peut même les caresser.
Mais la perle de Guayaquil, c'est la superbe promenade aménagée sur la rive du Rio Guayas, le Malecon (digue) Simon Bolivar. Cette promenade de plus de 2km, agrémentée de commerces, de restaurants, de monuments, de musées, de galeries, d'espaces verts, est le lieu de rencontre des habitants de Guayaquil qui viennent s'y détendre.

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Promenade sur le Malecon Simon Bolivar.

Tout au bout, on a monté les 444 marches (elles sont numérotées) du Cerro Santa Ana pour admirer le panorama offert à ceux qui font l'effort de faire l'ascension. De l'autre côté du Cerro Santa Ana on a encore parcouru le Barrio (quartier) de Las Penas qui abrite les Galeries d'Art et les ateliers des peintres locaux. Au nord de la ville, il y a encore un autre Malecon, celui de l'Estero Salado qui est plus calme car moins fréquenté, mais tout aussi agréablement aménagé. On a encore visité plusieurs parcs et musées.
Une fois de plus après des journées bien remplies et la chaleur aidant, c'est les mollets et les chevilles douloureux qu'on regagne notre hôtel. Il faut préparer notre voyage aux îles Galapagos, on a décidé de ne rien se refuser.


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Les îles Galapagos

Isla Santa Cruz


C'est après un vol de 2h qu'on arrive aux Galapagos à l'aéroport Seymour de l'île de Baltra, au nord de l'île de Santa Cruz qui est la plus peuplée des îles Galapagos. L'archipel volcanique est formé de 13 grandes îles, de 6 petites îles et de plus de 40 îlots. Seules 4 îles sont habitées. On ne vient aux îles Galapagos que pour la nature, les volcans, la flore et surtout la faune, accessoirement pour les plages de sable doré qu'il faut partager avec les lions de mer. Les iguanes marins eux préfèrent les récifs côtiers formés de pierre de lave. Une petite traversée en ferry et une heure de pickup plus tard, on est à notre hôtel à Puerto Ayora. C'est le centre névralgique des Galapagos d'où partent les bateaux pour visiter les autres îles. En chemin, on s'arrête aux Gemelos, un site de deux profondes et larges dépressions formées par l'effondrement des sommets de deux volcans provoqué par la lave en fusion.

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Tortue géante des Galapagos.

En bordure de la route, on rencontre notre première tortue géante. On a ensuite l'occasion d'en voir de nombreuses autres dans des prés aux herbes hautes qui leur servent de refuge. Certains de ces animaux font près d'un mètre de diamètre et sont peut-être agés de plus de 100 ans. On en a déjà vu au zoo mais cela ne fait pas le même effet de les voir en liberté et de pouvoir s'en approcher (sans les toucher!).
Puerto Ayora est un bourg entièrement dépendant du tourisme, avec des hôtels, des gîtes, des restaurants, des boutiques de souvenirs et des agences de voyage qui proposent la découverte des îles. Dans cette jungle, au touriste de choisir la bonne !


Isla San Cristobal


Après deux heures de bateau rapide et tape c... de Isla Santa Cruz on accoste à Puerto Baquerizo Moreno capitale des îles Galapagos et qui se trouve sur l'île San Cristobal. Transbordement dans un catamaran (à moteurs) et on part explorer le tour de l'île. On voit beaucoup d'oiseaux et surtout des lions de mer (communément appelés otaries) qui se prélassent sur les belles plages de sable doré et que notre présence ne semble pas gêner le moins du monde. Ils doivent avoir l'habitude de voir des touristes sans doute...C'est à la formation rocheuse de Kicker Rock où on fait du snorkeling dans une eau fraîche qu'on voit un iguane marin, des petits requins de récif des Galapagos, des poissons multicolores et des crabes rouges.

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Sur le Malecon Charles Darwin à Puerto Baquerizo Moreno.

Dommage que le temps ait été couvert presque toute la journée. On revient à Puerto Baquerizo Moreno en longeant la côte pour voir des nichées de pélicans, de fous aux pattes bleues et de frégates qui ont peint les rochers au guano. Le lendemain on crapahute dans les éboulis de pierre de lave pour aller voir la baie où les lions de mer mettent bas, une plage transformée en une sorte de pouponnière où les femelles allaitent les bébés qui par ailleurs s'amusent comme des fous en jouant dans les mares en bordure de plage.
Le clou de la journée aura été une baignade dans l'eau (fraîche) à la plage de Punta Carola près de la Baie Darwin où j'ai été rejoint par des lions de mer qui se sont amusés à jouer avec moi. Je comprends pourquoi il est facile de les dresser pour amuser le public dans les aquariums. En tous les cas, super moment, surtout que le soleil a enfin fait son apparition.
A Puerto Baquerizo Moreno on se promène sur le Malecon où on voit que les lions de mer ont leurs aises, installés même sur les bancs publics.



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Isla Isabela


Deux heures et demie de montagnes russes en plus sur l'océan et nous voici sur Isla Isabela, la plus grande île des Galapagos mais pas la plus développée ni la plus peuplée. La ligne de l'Equateur passe dans le nord de l'île. Notre première sortie en bateau est pour le site de Los Tuneles, des anses formées par la lave des volcans. En y faisant du snorkeling, on voit des tortues de mer, des iguanes marins et des requins de récif (inoffensifs) au milieu d'une dizaine d'espèces de poissons. C'est en débarquant aux Lagunas Salinas qu'on voit un décor de science fiction formé par la lave des volcans solidifiée au contact de l'eau et qui semble tout droit sorti de l'imagination d'un dessinateur de Bd futuriste. Ce ne sont que des ponts, des îlots et des grottes. Ces lagunes sont les domaines privilégiés des tortues de mer et les rochers servent de nid à différentes espèces d'oiseaux.

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Vue sur le cratère du volcan Sierra Negra.

Sur Isla Isabela, il y a six volcans, dont le Sierra Negra toujours actif, au cratère elliptique d'une dimension impressionnante de 10km du nord au sud. La dernière éruption date de 2005 et on peut voir les coulées de lave au fond du cratère. On a fait un trek de 16km aller-retour pour monter à 1370m jusqu'au cratère de ce volcan et plus loin à celui du volcan Chico en traversant des champs de lave solidifiés. Sur le sentier qu'on a emprunté on a pu voir encore différentes espèces d'oiseaux. Les paysages volcaniques sont superbes avec la mer en arrière-plan. Superbe randonnée qu'on paye avec des jambes et des chevilles rompues de fatigue, merci Voltaren de nous soulager. Sur Isla Isabela on visite encore le Centre de reproduction des tortues terrestre, rendu nécessaire pour la préservation de l'espèce à cause de l'introduction par l'homme sur les îles de prédateurs comme les chiens, les chats, les rats, les chèvres, les porcs, le bétail en général; et surtout le fait que jusqu'au milieu du siècle dernier on faisait la chasse aux tortues géantes des Galapagos pour consommer leur chair.


Isla Las Tintoreras


L'Isla Las Tintoreras n'est qu'à une encablure de Isla Isabela. On y vient surtout pour y faire du snorkeling et voir les animaux marins, requins de récif à pointes blanche qui vivent en groupe près des récifs et dans les grottes sous-marines, tortues de mer et iguanes marins se partagent un lagon. On a eu la chance de voir un pingouin des Galapagos se chauffant au timide soleil du matin.

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Requins de récif à pointes blanche.

On a aussi pu observer des dizaines d'iguanes marins, les mâles trônant au milieu de leur harem et toute une bande de petits iguanes. Sur cette petite île inhabitée ces animaux n'ont pas de prédateurs. Il faut juste que les visiteurs ne marchent pas sur leur queue car avec leur couleur ils se confondent avec la pierre de lave qui constitue le sol de l'île. Il y a sur cette île une grande variété d'animaux qui semblent vivre en parfaite harmonie avec la nature.


Isla Floreana


C'est sur un océan démonté que notre bateau est balloté pour nous emmener sur l'Isla Floreana, la plus petite île habitée des Galapagos. On y arrive un peu mouillés mais sains et saufs...C'est une île qui a un lourd passé historique, ayant été un repaire de pirates, de chasseurs de baleines et de colons allemands excentriques qui ont défrayé la chronique dans les années 40, avec des histoires de meurtre et de disparition à la clé. Aujourd'hui on y vient pour la faune et la flore comme dans les autres îles des Galapagos.

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Figure taillée dans la roche près des grottes Asilo de la Paz.

On peut y voir des tortues géantes de terre et de mer, des iguanes de mer, des lions de mer, des pingouins des Galapagos et de nombreux oiseaux dont des pélicans, des frégates, plusieurs espèces de pinsons de Darwin et les inévitables fous à pattes bleues. Bref, un concentré des animaux emblématiques des îles Galapagos.
En se promenant sur les sentiers de l'île, on peut voir les grottes taillées dans la roche volcanique et qui servaient de refuge et d'entrepôts aux pirates. La dernière bonne surprise nous l'avons durant la traversée du retour vers l'Isla Santa Cruz sur un océan beaucoup moins agité qu'à l'aller: un banc de dauphins nous suit à bonne distance pendant un moment et nous offre le spectacle de leurs sauts et cabrioles.
C'est une semaine près de la nature et surtout de ces étranges animaux que nous avons passé dans ces îles; c'est ce que reflètent les photos des albums des îles Galapagos. Le plus dur aura été le trek aux volcans et le plus réjouissant de nager avec les lions de mer.
Retour demain à Guayaquil par un vol à la mi-journée et nous continuons la découverte de l'Equateur.


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Coup de gueule du touriste étranger pris pour une vache à lait: autant le dire, la visite de ces îles n'est pas donnée. Le ticket d'entrée par personne dans le Parc National des îles Galapagos pour les étrangers est de 100 US$, un prix apte à limiter le nombre des touristes. Et moi qui pensait que l'entrée de 70 US$/p au Macchu Pichu était trop élevé! Il faut y rajouter la taxe d'aéroport de 10 US$/p et les prix assez élevés des hébergements, puis les tarifs des tours opérateurs pour les trajets en bateau entre les îles et l'obligation d'utiliser les services d'un guide. Encore 5 US$/p pour la Taxe portuaire de Puerto Villamil sur Isla Isabela et 0,50 à 1 US$/p pour chaque transbordement depuis l'embarcadère par un petit bateau taxi dans le bateau rapide amarré dans les ports et qui fait la liaison entre les îles. Et on en change souvent en une semaine en visitant plusieurs îles. Enfin, le prix des hôtels est sans commune mesure avec les standards habituels, le confort et les services proposés ne sont pas à la hauteur des tarifs pratiqués. Qu'importe, les insulaires sont assis sur un tas d'or et j'ose penser qu'ils en profitent. Le bienheureux Charles Darwin a pu se consacrer à l'étude de sa théorie sur "L'évolution des espèces par la sélection naturelle" sans avoir à se préoccuper de son budget. Voilà, c'est dit, ça ne change rien mais ça soulage.

Alausi


A quatre heures de bus de Guayaquil, on arrive dans la petite ville d'Alausi qui est la gare d'où part le train touristique pour la montagne "Nariz del Diablo", le Nez du Diable. Ce nom lui a été donné par les indigènes à cause du nombre de décès des ouvriers qui construisirent cette voie ferrée en zig-zag, une prouesse de l'ingéniérie ferroviaire de l'époque, le premier tronçon de la ligne ayant été mis en service en 1902. Comme les ouvriers indigènes désertaient le chantier, il a fallu faire venir des ouvriers jamaïcains pour finir le travail. Ils ont payé un lourd tribut à cause des maladies comme la malaria et la fièvre jaune, sans oublier les accidents car il a fallu faire sauter des pans entiers de la montagne à la dynamite. Pour vaincre le dénivelé du Nariz del Diablo, il y a des aiguillages en bout des tronçons de ligne, la loco tire puis pousse les wagons.

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Le Nariz del Diablo.

Il fut un temps ou le voyage se faisait avec une locomotive à vapeur mais le progrès et le soucis de rationalité et de sécurité a rattrapé le folklore. Aujourd'hui c'est une loco diesel qui tracte les wagons. N'empêche, les paysages de ces montagnes et de ces canyons sont fantastiques. Le trajet a été raccourci pour permettre trois voyages par jour, une partie de la ligne devant être réhabilitée suite aux pluies torrentielles dévastatrices attribuées aux effets d'El Nino, le courant du Pacifique Sud qui est sensé réguler le climat de toute la région. L'arrêt à la station de Sibambe nous gratifie d'un spectacle de danse folklorique et la visite du musée nous éclaire sur l'histoire de la construction de cette ligne de chemin de fer réputée pour être la plus difficile du monde.
Dans la foulée, on enchaîne avec le voyage, toujours en bus, vers Riobamba.


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Riobamba et le volcan Chimborazo


On est venu à Riobamba, 2750m d'altitude, pour le volcan Chimborazo, le sommet le plus haut d'Equateur dans la Cordillière Occidentale, et qui culmine à 6310m. D'après les scientifiques, sa dernière éruption a eu lieu il y a plus de 10000 ans. Le volcan fait partie de la Reserva de Produccion de Fauna Chimborazo. Beaucoup d'alpinistes font son ascension et on peut monter en voiture jusqu'au Refuge Carrel situé à 4800m, ce que nous avons fait. On monte donc encore 200m de dénivelé pour atteindre le Refuge Whymper situé à 5000m, le souffle court et la poitrine en feu. Et moi qui m'était juré de ne plus faire d'efforts physiques inutiles!

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Le sommet du volcan Chimborazo dans les nuages.

On a atteint le but qu'on s'était fixé malgré le vent et le froid car malheureusement la météo n'était pas avec nous. Juste au dessus de nous le sommet que nous ne verrons pas était toujours dans les nuages. On n'a plus qu'à redescendre et reprendre la route de Riobamba. Qu'importe, les paysages des montagnes sont toujours aussi beaux. On aperçoit quelques vigognes qui nous regardent avec curiosité et nous traversons des villages indigènes où les femmes en vêtements traditionnels colorés sont occupées à faire paître les moutons pendant que les hommes s'adonnent aux travaux des champs. A Riobamba même il n'y a que quelques vestiges de maisons de l'époque coloniale, la ville ayant été reconstruite sur le site actuel après le tremblement de terre de 1797 qui a complètement détruit la ville originale fondée par les conquistadors espagnols en 1534.
On se prépare pour rallier la capitale, Quito.


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Quito


La capitale de l'Equateur, Quito, est une ville immense qui s'étire sur trois vallées du nord au sud à 2850m d'altitude et sur les pentes du volcan Pichincha et des montagnes qui l'entourent. C'est un concentré de l'art baroque colonial et le grand centre historique de la ville regorge de joyaux architecturaux de cette époque. L'église de la Compania de Jesus en est le plus bel et le plus visité exemple. Sa construction a duré 163 ans mais le résultat est superbe .

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L'église de la Compania de Jesus.

L'intérieur, des murs à la voûte est doré à l'or fin. Il paraît que cela a nécessité 7 tonnes d'or pour réaliser ce chef d'oeuvre. Mais il y a aussi quantité de sculptures et de peintures de toute beauté. Il y a un grand nombre d'autres églises tout aussi impressionnantes par la finesse de leur façade en pierre ciselée et la richesse de leur décoration intérieure. Malheureusement, de Quito ancienne capitale Inca, il ne reste rien, les espagnols ayant construit les églises avec les pierre et sur les anciens palais et temples incas comme à Cusco au Pérou. Si le centre historique est livré aux touristes, c'est surtout dans la nouvelle ville du quartier Mariscal que l'activité est débordante. Mais nous on a hâte de sortir de la ville et de ses embouteillages.


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L'Avenue des volcans et le Cotopaxi


On prend donc la Panaméricaine Sud pour suivre ce que le naturaliste, géographe et explorateur Alexander von Humboldt a appelé l'Avenue des volcans. De Quito à Cuenca, il y a une quarantaine de volcans de plus de 4000m et dont une dizaine sont actifs ou l'ont été récemment. Il n'y a d'ailleurs pas besoin de sortir de Quito pour voir que la ville est surplombée par deux volcans, les Pichinchas Guagua et Rucu. Notre objectif étant le Parc National Cotopaxi et son volcan, on passe quelques volcans en revue le long de la route qui y mène. Avant même de pénétrer dans le Parc, on peut admirer le cône parfait et enneigé du Cotopaxi, "le Cou de la Lune" en Quechua.

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Le volcan Cotopaxi.

Le Cotopaxi culmine à 5897m et est considéré comme le volcan actif le plus grand d'Equateur sinon du monde. Le Parc National abrite une faune et une flore très diverses et a aussi pour objectif de protéger les ressources en eau provenant du glacier du volcan. On s'était juré de ne plus entreprendre d'ascension après notre trek au Chimborazo mais ça a été plus fort que nous, on s'est encore infligé 300m de dénivelé à 45° pour rejoindre le refuge à 4800m. Au moins cette fois le temps étant plus clément, on a vu le sommet. De là-haut, le panorama sur la Cordillère Occidentale des Andes est somptuex. On a repris des forces avec une soupe au quinoa avant de redescendre du refuge pour faire une halte au petit lac Limpiopungo au pied du volcan Ruminahui et où viennent nicher des oiseaux migrateurs.
Encore une superbe et fatigante journée au grand air avant de regagner notre hôtel à Quito.


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Au marché indien d'Otavalo


Cette fois on prend la Panaméricaine Nord pour aller à Otavalo, réputé pour son marché indien du samedi. Comme la veille, on passe devant des volcans majestueux comme le Cayambe avec son sommet enneigé et dont le glacier alimente le Rio Pisque et le lac San Pablo. En bordure de la route marchent les pélerins qui vont à la fête de la Virgen de El Quinche, à une quarantaine de km de Quito. Ceux qui sont partis depuis 5h du matin n'arriveront qu'en fin d'après-midi pour s'écrouler de fatigue et passer la nuit dans les rues du village en attendant la grande messe du lendemain. Beaucoup de jeunes et même des enfants avec leurs parents font ce pélerinage annuel. On arrive enfin à Otavalo, petite ville coincée entre les volcans Imbabura et Cotacachi. Comme prévu, il y règne l'effervescence du marché indien du samedi, le plus important d'Equateur.

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Au marché indien d'Otavalo.

On se rend bien vite compte que ce marché mérite bien sa réputation de marché très coloré. Il occupe toute la Ponchos Plaza et les rues avoisinantes. C'est un marché indigène où viennent se fournir les paysans et paysannes des montagnes et des vallées alentour. Ce qui fait l'intérêt de cet évènement pour les touristes, en plus de l'étendue des objets artisanaux proposés par les vendeurs et surtout vendeuses, c'est que la plupart des hommes et des femmes portent les costumes traditionnels, blouses blanches brodées et jupes et coiffe sombres pour les femmes, pantalon blanc et poncho sombre pour les hommes qui portent par ailleurs les cheveux en longues nattes. Les Otavalos sont spécialisés dans le tissage des étoffes à motifs multicolores et sont de très bons artisans et commerçants. Toute la place bourdonne des négociations entre acheteurs et vendeurs et qui se traitant en Quechua. Dans cette foule bigarrée il y les touristes comme nous qui observent tout cela avec curiosité, ceux qui sont tentés d'acheter un souvenir où un vêtement se prennent au jeu du marchandage qui est de règle ici.
On rentre à Quito en passant par un site de la ligne matérialisée de l'Equateur où on nous fait un cours de géographie, ma foi fort intéressant, sur les propriétés et les avantages de cette ligne.


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Au lac Quilotoa


On s'échappe de nouveau de Quito pour reprendre la route du sud puis vers l'ouest pour aller au lac Quilotoa, un lac qui occupe le cratère d'un volcan éteint. On repasse dans l'Avenue des volcans comme pour vérifier qu'ils sont toujours là, c'est le cas. On quitte la Panaméricaine pour s'enfoncer dans les montagnes et les vallées de la Cordillière Occidentale. Ce faisant, on monte et on descend sur des dénivelés de près de 1000m, en traversant des villages et des hameaux peuplés essentiellement d'indiens agriculteurs et éleveurs. Tout au long de ce trajet on est émerveillé par la beauté des paysages qui s'offrent à nos regards. On arrive enfin au cratère du volcan Quilotoa dont l'arête se situe à 3910m d'altitude et qui surplombe le niveau du lac de 440m.

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Le lac Quilotoa.

Du bord du cratère le spectacle est grandiose! L'eau du lac est tantôt bleu turquoise tantôt vert émeraude en fonction des rayons du soleil et de la couverture nuageuse. Les parois abruptes du cratère descendent vers lac sauf côté sud où un sentier sécurisé a été aménagé pour permettre la descente vers la rive du lac. On entreprend la descente mais je dois avouer que nous abandonnons lâchement à mi-parcours pour nous épargner une remontée trop dure. On aurait pu remonter à dos de mule mais nous ne voulons pas infliger aux animaux ce que nous ne voulons pas subir nous-mêmes. On remonte donc tranquillement en s'arrêtant souvent pour profiter encore du panorama et en graver l'image dans notre mémoire. Sur le chemin du retour vers Quito on s'arrête encore pour se promener sur le bord d'un canyon tourmenté et à sec. Voilà encore une journée dans la nature à marquer d'une pierre blanche!
Notre dernière sortie de Quito est pour la forêt humide de Mindo, où dans un jardin botanique nous voyons des papillons, des orchidées et des colibris dans un milieu naturel. On s'arrête encore au monument officiel de l'Equateur "Mitad del Mondo" tel que défini lors de l'expédition de Charles Marie de la Condamine en 1736 et qui ne diffère que de 240m avec la ligne exacte calculée par GPS militaire et matérialisée dans un petit musée. On peut ainsi avoir un pied dans chaque hémisphère.
On quitte Quito (facile!) par un vol très matinal. On part de l'Equateur pour le Guatemala. C'est la diversité et la beauté de la nature qui nous aura enchanté dans ce pays ainsi que l'authenticité des traditions maintenues coûte que coûte par les habitants indigènes.


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A suivre dans les Carnets Guatemala