Elle est belle fille d'Aurore éternelle,
Jaillissement d'ardeur, de trouble et de langueur.
L'air vierge, en pieux scion de pasteur,
Sa pudeur brave regard et étincelle.

Ma main pétrit la glaise, enfant de pays
Gris, et façonne fuligineuse argile,
Nuit et Jour, fébrile, en un corps juvénile,
Grâce d'amour nubile, enfant de paradis.

Au fronton des bois orientaux Cybèle
S'élance, se dresse, Ô, grande Déesse,
Et le globe conquis de ses reins caresse,
Qui, de limon et bronze devient stèle.

Mutilé par la vie Atys revit, souffle,
Forge son espérance folle dans l'airain,
Lutte Jour contre Nuit et morgue et dédain ;
Son front la fièvre anxieuse boursoufle.

Le regard et le temps quérissent patine,
Voile que sur la Nuit jettent les lustres,
Immarcescible souvenir, rêve illustre,
Arsin présent de parole Aldobrandine.

NUIT et JOUR
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